La gestion des taux de change, la clé du succès des PME

Par La rédaction | 13 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Faire des affaires à l’international comporte son lot de risques, dont celui des taux de change. Particulièrement volatils depuis plusieurs années, ceux-ci constituent désormais l’obstacle numéro un à l’expansion des PME exportatrices du Québec.

Dans son analyse de la situation globale des PME québécoises, l’étude L’internationalisation des PME québécoises : les enjeux reliés au taux de change, publiée par Desjardins Études économiques, identifie neuf risques inhérents au commerce international. Le document souligne aussi l’existence de différents instruments de couverture visant à réduire l’impact des fluctuations à court et à moyen terme des taux de change.

Contexte et stratégie

Le contexte économique actuel force bon nombre de PME à se tourner vers l’international, les perspectives de croissance étant perçues comme « limitées » au Québec et au Canada pour plusieurs raisons.

Les entreprises envisageant une telle éventualité se heurtent toutefois à une dure réalité : les économies émergentes, profitant de coûts de production moindres, se sont déployées sur l’échiquier mondial et représentent une forte concurrence. À preuve : bon nombre de PME d’ici se seraient réorientées vers le marché canadien, selon l’étude.

Plusieurs solutions s’offrent pourtant aux entreprises québécoises pour affronter plus solidement ce nouveau contexte. Tout repose sur l’élaboration de la stratégie de développement. Le document cite à cet effet l’optimisation de la productivité, l’intégration à des chaînes de valeur mondiales, la diversification des marchés, le partage des connaissances et la gestion du risque global.

Pour ne rien perdre au change

Bien que les organisations ayant pour mission de soutenir les PME exportatrices soient en mesure d’offrir des conseils dans l’établissement d’une stratégie de protection, dans l’ensemble, il existe deux types de couvertures de change, soit la couverture naturelle et la couverture financière.

La première vise à maximiser les revenus et les dépenses effectués dans une même devise étrangère. Une pratique qui sied habituellement aux PME dont une partie des revenus provient d’un pays où elle exporte, de même qu’aux entreprises qui financent leurs activités en vertu de prêts libellés dans la devise d’un client.

La couverture financière s’effectue, quant à elle, au moyen d’outils de couverture de change (swaps de devises, contrats de change à terme, options de change, etc.) disponibles dans la plupart des institutions financières.

LES 9 RISQUES À SURVEILLER

Le rapport recense les 9 risques spécifiques visant les PME québécoises :

  • Risque de change

Le fait que les taux de change des devises fluctuent entraîne de l’incertitude quant aux entrées ou aux sorties de fonds. Pourtant, un grand nombre de PME n’ont recours à aucun moyen pour contrer ce risque, citant le manque de ressources, de connaissances à l’interne et les coûts associés aux instruments de couverture. Elles s’exposent ainsi aux nombreux écueils que représentent les guerres de devises, les fluctuations des prix des matières premières et les écarts de taux d’intérêt.

  • Risque économique

L’ensemble des faits économiques étrangers susceptibles d’affecter à la baisse la demande pour les produits et services de l’entreprise, tels que l’inflation, la récession, la chute du marché immobilier, etc.

  • Risque politique

Les grèves, les conflits géopolitiques, le renversement de gouvernements ou l’imposition d’embargos sont autant de risques pouvant influencer les ventes ou l’approvisionnement des entreprises à l’étranger.

  • Risque juridique

Un changement de législation ou de réglementation concernant les produits de l’entreprise peut grandement changer la donne, tout comme un litige forçant l’entreprise à engager un processus légal pour faire respecter un contrat.

  • Risque fiscal

Tout changement au régime fiscal d’un pays peut comporter des risques pour la PME exportatrice, qu’il soit question de hausses de frais de douane et de taxes, de subventions gouvernementales ou d’avantages fiscaux.

  • Risque commercial

Déterminer les besoins et les goûts des consommateurs d’un marché étranger ne va pas sans poser de problème. La fixation du prix de vente, la mise en marché et l’évaluation de la concurrence jouent alors un rôle de premier plan, et chaque lancement de produit doit être minutieusement étudié.

  • Risque de transport

Le transport comporte son lot d’imprévus pouvant avoir un effet sur les performances d’une PME. L’étude recense les suivants : bris, vol, accident, vandalisme, dédouanement difficile.

  • Risque de contrefaçon

La propriété intellectuelle n’est pas universellement reconnue, ce qui implique la contrefaçon possible de produits ou de procédés pouvant être manufacturés ou vendus à moindre coût.

  • Risque lié au fournisseur ou au client

Solvable ou non, ce nouveau client? Difficile d’évaluer adéquatement la situation lorsque des différences culturelles, linguistiques, religieuses, géographiques ou politiques se dressent entre les parties.

La rédaction