La hausse des taux mine les résultats

Par La rédaction | 7 juin 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La hausse des taux d’intérêt, l’augmentation des coûts des matières premières et les difficultés de recrutement. Tous ces facteurs conjugués mettent à rude épreuve les entreprises canadiennes, révèle un sondage mené par KPMG auprès de 256 moyennes entreprises.

C’est dans une proportion de 71 % que les dirigeants affirment que les taux plus élevés ont déjà exercé une « pression importante » sur leurs marges de profit et plus de la moitié (54 %) s’attendent à ce que leur entreprise soit affaiblie d’une façon ou d’une autre.

Près de la moitié (45 %) des entrepreneurs affirment que la situation a fait échouer leurs plans de croissance ou leurs plans d’investissement.

Ils sont aussi nombreux à rapporter qu’ils ont dû mettre en suspens leurs plans d’expansion en raison de la hausse des taux ou du manque de talents, une autre preuve de l’impact de la rareté de la main-d’œuvre.

Plusieurs craignent pour l’avenir. En effet, les deux tiers des dirigeants (66 %) croient que les taux d’intérêt augmenteront suffisamment pour provoquer un ralentissement économique mondial.

Par ailleurs, près de 70 % des entreprises sondées affirment que la hausse des salaires a été ou sera transmise à leurs clients. Et un répondant sur quatre (39 %) prévoit des arrêts temporaires de production parce qu’il est incapable de se procurer les fournitures ou les matières premières dont il a besoin.

DES VENTS CONTRAIRES QUI S’INTENSIFIENT

« Dans le sillage de la crise liée à la COVID, de nombreuses entreprises qui cherchaient à rattraper le terrain perdu font maintenant face à un certain nombre de nouveaux risques, notamment des taux d’intérêt plus élevés, le coût gonflé des intrants et un marché du travail plus compétitif », souligne Paul van Eyk, associé et leader national, Restructuration et redressement d’entreprises chez KPMG au Canada

Face à la situation, 59 % des entreprises sont en discussion avec leurs prêteurs ou prévoient communiquer avec eux afin de réviser leurs contrats d’emprunt ou leurs engagements. Plus de la moitié (52 %) ont déjà révisé leurs conventions de prêt l’an dernier ou au premier trimestre en prévision de taux plus élevés.

« Je dis toujours à mes clients que, peu importe la taille de leur entreprise et la complexité de leurs affaires, les liquidités sont comme de l’oxygène, explique M. van Eyk. Lorsque vous examinez votre flux de trésorerie, vous devez comprendre quel est votre niveau d’oxygène. À mesure que les entreprises surmontent ces défis, certaines verront leur valeur faiblir à court terme, mais celle-ci augmentera de nouveau plus tard. La question est de savoir quand. Le moment de ce rendement étant incertain, les entreprises doivent cesser de gérer en fonction de la valeur et commencer à gérer en fonction de la liquidité et des flux de trésorerie. »