L’ajout de femmes au c.a. réduit le harcèlement sexuel

Par La Presse Canadienne | 21 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plusieurs silhouette d'hommes et de femmes d'affaire à une table de conseil.
Rawpixel / iStock

Un accroissement de la représentation féminine au sein du conseil d’administration d’une entreprise se traduit par une chute importante du nombre d’incidents de harcèlement sexuel rapportés par les employés, a constaté une chercheuse de l’Université Laval.

L’ajout de 10 % de femmes au sein du conseil d’administration entraîne ainsi une baisse de 22 % de l’incidence de harcèlement sexuel tel que rapporté par les employés au cours des années suivantes, précise l’étude publiée dans la revue Corporate Governance: An International Review par Andréanne Tremblay et ses collègues Shiu-Yik Au (Université du Manitoba) et Leyuan You (Université d’État du Texas).

« Ça correspond environ à une femme de plus, si on prend la taille moyenne du conseil d’administration », a illustré Andréanne Tremblay, qui est professeure à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.

Une première étude réalisée par les chercheuses en était venue à une conclusion qui risque de donner des sueurs froides aux dirigeants d’entreprises: si on forme un portefeuille avec le 2 % d’entreprises les plus affectées par le harcèlement sexuel, on constate que ce portefeuille sous-performe d’environ 17 % par rapport au portefeuille de référence.

« Juste pour donner un ordre de grandeur, si on prend l’entreprise moyenne, on parle d’environ 1,8 milliard de dollars de pertes de valeur boursière par année pour chacune de ces entreprises, donc c’est énorme », a souligné Andréanne Tremblay.

Face à cette constatation, les chercheuses ont voulu savoir quelles stratégies pourraient être utilisées pour combattre le harcèlement sexuel. Elles ont donc analysé 2,96 millions de commentaires d’employés américains sur les sites de recherche d’emploi Glassdoor.com et Indeed.com entre 2011 et 2021.

Les chercheuses ont constaté que les entreprises dirigées par des femmes avaient intégré un plus grand nombre de politiques sociales, notamment en ce qui concerne les congés de maternité, les avantages aux conjoints de même sexe, les vacances et les conditions de travail en général.

Cela se traduit possiblement, a-t-on indiqué par voie de communiqué, par « un climat de travail plus sain » et moins propice au harcèlement sexuel.

« Quand on remet ça en perspective, avec les pertes de valeur boursière qui peuvent être liées au fait que le climat de travail est malsain, c’est un changement qui a un impact direct sur la valeur boursière, mais évidemment, ça a aussi un impact direct sur le climat de travail et le bien-être des employés », a résumé Andréanne Tremblay.

« Il y a vraiment un lien entre le climat de travail, la performance des employés, la performance de l’entreprise et la valeur boursière. »

La Presse Canadienne