Le manque de main-d’œuvre freine l’innovation

Par Pierre-Luc Trudel | 5 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Agence Québec Presse

Les PME manufacturières québécoises peinent à concrétiser leurs projets d’innovation, mais le manque de financement ne serait pas le principal obstacle à leur expansion, affirme le président-directeur général d’Investissement Québec.

« Il y a un sérieux problème de pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier. Il faut redorer le blason de cette industrie, qui a perdu du lustre au cours des dernières années », a soutenu Pierre Gabriel Côté lors d’une allocution devant les membres du Cercle canadien de Montréal.

VALORISER LES FORMATIONS TECHNIQUES

Après avoir sillonné les routes de la province pour aller à la rencontre d’entrepreneurs du secteur manufacturier, il affirme que « l’argent est là », qu’il y a de l’appétit des prêteurs pour de nouveaux investissements dans le secteur. C’est plutôt le manque de confiance et de main-d’œuvre spécialisée qui freinent les projets d’innovation.

Dans la région de Drummondville il y aurait par exemple un millier d’emplois manufacturiers à combler. Et le portrait est semblable dans d’autres régions du Québec. « Ce sont des emplois qui demandent des formations techniques. Malheureusement, les jeunes sont aujourd’hui peu nombreux à emprunter cette voie, car ces métiers n’ont pas été valorisés au cours des dernières années », déplore M. Côté.

Une des solutions avancées par Investissement Québec est l’implantation d’un système de formation par alternance inspiré du modèle allemand. Celui-ci permettrait aux étudiants intéressés par les emplois techniques de suivre en parallèle des formations en milieu scolaire et en milieu de travail.

PLAIDOYER POUR LE MANUFACTURIER

Les temps ont été durs pour le secteur manufacturier ces dernières années, concède le dirigeant d’Investissement Québec, mais il pourrait bien reprendre du poil de la bête grâce à l’émergence de nouvelles technologies plus accessibles et la demande accrue pour les biens robotisés.

Considérant que 89 % de tous les produits manufacturiers du Québec sont destinés à l’exportation, il est essentiel que les entreprises investissent pour moderniser leurs installations et demeurer concurrentielles à l’échelle mondiale, selon M. Côté.

« On demande aux entrepreneurs d’avoir de l’ambition, d’oser. Avec le potentiel que renferme l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, c’est le temps de foncer », lance-t-il.

Pierre-Luc Trudel