Le manque de relève entrepreneuriale pourrait coûter plus de 8 G$ au Québec

Par La rédaction | 4 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le peu de cas que font les entrepreneurs pour planifier la relève au sein de leur entreprise fait en sorte que plus de 5700 PME québécoises pourraient devoir mettre la clé sous la porte dans la prochaine décennie, selon les prévisions d’une étude réalisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

L’étude «Le transfert des entreprises à la relève : un enjeu majeur pour l’économie du Québec et la pérennité des PME », dévoilée mardi et réalisée pour le compte du Fonds FTQ, estime le coût global pour le Québec d’une mauvaise planification de la relève par les entrepreneurs québécois.

Dans la prochaine décennie, le risque de fermeture guettant entre 5700 et 10 000 PME risque d’avoir un impact majeur : « l’économie québécoise pourrait selon nos estimations voir son PIB diminuer d’entre 8,2 et 12 milliards de dollars », écrit le président de la CCMM Michel Leblanc, dans le communiqué présentant les constats de l’étude.

Un important manque à gagner

Les constats de la CCMM sont troublants : le tissu économique québécois est constitué de PME, mais pourtant, « de 79 000 à 139 000 emplois » sont à risque de disparaître » dans la prochaine décennie si rien n’est fait pour assurer la relève entrepreneuriale.

Alors qu’on estime à 98 000 le nombre d’entrepreneurs prêts pour la retraite dans les prochaines années, seulement 60 000 nouveaux entrepreneurs sont prêts à reprendre le collier.

« Dans un contexte de population vieillissante, le prix à payer si nous échouons à améliorer la situation de la relève et du transfert d’entreprise pourrait être élevé. Nous estimons qu’entre 5 700 et 10 000 entreprises québécoises sont à risque de fermeture d’ici 10 ans si on rate leur transfert. Ces fermetures pourraient se traduire par des pertes de 79 000 à 139 000 emplois et de 8,2 à 12 milliards de dollars en PIB. Il faut changer la situation », selon Michel Leblanc.

Parmi les obstacles à la relève, Michel Leblanc note « une préparation inadéquate des cédants ainsi qu’un manque d’appui pour les repreneurs », incitant la CCMM à plaider pour une fiscalité plus équitable, pour un renforcement des programmes de financement, pour de l’aide à la planification du transfert et pour une meilleure cohérence entre les multiples programmes existants.

Parmi les objectifs de l’étude, la CCMM souhaite dresser le bilan des enjeux de la relève entrepreneuriale au Québec, grâce notamment à une cartographie des acteurs et des programmes visant la relève, ainsi qu’élaborer un modèle d’impacts économiques.

L’étude se conclut par une série de recommandations, dont voici les principales, tirées directement du rapport :

  • Stimuler la relève entrepreneuriale et sensibiliser les propriétaires à l’enjeu de la planification du transfert.
  • Agir pour une fiscalité plus équitable et renforcer les programmes de financement de services-conseils d’aide à la planification du transfert.
  • Harmoniser et coordonner les programmes des organisations en œuvrant en matière de relève entrepreneuriale et de transfert d’entreprise.
  • Résoudre les enjeux spécifiques au secteur agricole.

La rédaction