Le présentéisme, une tendance répandue

Par Pierre-Luc Trudel | 17 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La grande majorité des employés canadiens affirment avoir déjà fait du présentéisme au travail. Pourtant, leurs patrons sont peu nombreux à y voir un problème grave, constate un nouveau rapport de Morneau Shepell sur l’absentéisme en milieu professionnel.

Réalisée auprès d’employés, d’employeurs et de médecins de partout au Canada, l’enquête révèle que huit répondants sur dix ont déjà fait du présentéisme, et que 81 % d’entre eux se sont déjà rendus au travail alors qu’ils étaient incapables de fournir un rendement aussi bon qu’ils l’auraient souhaité.

Lorsqu’on leur a demandé pourquoi, 47 % ont affirmé que la maladie avait joué un rôle, suivi de près par le stress et l’anxiété (40 %). Presque un répondant sur quatre (22 %) a mis en cause les problèmes liés à son travail ou à son milieu de travail, ou encore avec les collègues ou les gestionnaires, et 15 % des répondants ont mentionné la dépression.

LES EMPLOYEURS S’EN SOUCIENT PEU

La problématique du présentéisme semble davantage inquiéter les employés que les employeurs. La majorité des employés (53 %) ont indiqué que le présentéisme est un problème grave dans leur milieu de travail, comparativement à 32 % des employeurs. Les employés sont plus susceptibles de considérer que le présentéisme est un problème plus grave que l’absentéisme, alors que les employeurs sont plus enclins à penser le contraire.

«Malgré tout ce que l’on a pu lire sur les milliards de dollars que coûte l’absentéisme à l’économie canadienne et les preuves qui montrent l’effet atténuant des stratégies intégrées de gestion des absences, les employeurs ne sont pas nécessairement conscients de la portée et des causes de l’absentéisme et du présentéisme dans leur propre organisation», affirme Paula Allen, vice-présidente, Recherche et solutions intégratives chez Morneau Shepell.

«D’ailleurs, notre enquête annuelle Tendances 2014 en rémunération et ressources humaines indique que 64 % des employeurs ne font pas le suivi du coût des absences occasionnelles et que 56 % d’entre eux ne connaissent pas la durée moyenne de leurs congés d’invalidité de courte durée.»

La moitié des employés ont indiqué que la maladie n’était pas liée à leur absence au travail. Ces employés étaient plus susceptibles de signaler à la fois un niveau plus élevé de stress au travail et un niveau moins élevé de soutien en matière de mieux-être mental de la part de leur organisation. Fait intéressant, les absences liées à la maladie étaient plus susceptibles de toucher les employés qui considèrent que l’absentéisme est un grave problème dans leur milieu de travail.

«Les résultats de l’enquête portent à croire que l’absentéisme chez les employés n’est pas aléatoire, ce qui signifie que l’employeur peut jouer un rôle quant aux facteurs prédictifs d’absence, qu’elle soit liée ou non à la maladie. C’est donc pour eux une occasion exceptionnelle de lutter contre l’absentéisme au sein de leur organisation et en définitive d’améliorer la santé, le bien-être et la productivité dans leur milieu de travail», conclut Paula Allen.

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Pierre-Luc Trudel