Le Québec, champion des faillites commerciales au pays

Par La rédaction | 4 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Malgré une baisse marquée du nombre de faillites commerciales déclarées au Québec depuis 25 ans, la Belle Province reste l’endroit le plus affecté par le phénomène. Du sommet de plus de 5000 dépôts de bilan en 1996, le Québec en déclarait un peu plus de 1500 l’an dernier.

C’est le constat que fait l’économiste Joëlle Noreau, du Mouvement Desjardins, qui note ainsi, dans une analyse récente, que le Québec, avec 1591 faillites déclarées en 2013, devance l’Ontario. Cependant, les faillites québécoises sont de moindre ampleur.

Les facteurs internes à l’entreprise sont les causes les plus fréquentes de la faillite, selon Desjardins. Au premier chef, les carences en gestion sont le plus souvent citées dans les études recensées par l’institution financière.

Il y a surtout d’importantes lacunes dans la gestion financière, écrit Joëlle Noreau : « Trois problèmes majeurs sont identifiés : le déséquilibre de la structure de capital, l’incapacité à gérer le fonds de roulement et la sous-capitalisation. »

Les récessions viennent bien sûr gonfler les chiffres sur les faillites. Mais au-delà de la conjoncture économique, « la mauvaise gestion est une variable dominante dans l’équation de l’insolvabilité », relate Joëlle Noreau.

En outre, la deuxième cause de l’insolvabilité serait la sous-capitalisation des entreprises. C’est le cas notamment des PME à propriétaire unique. Dans le cas des autres types de sociétés, « les capitaux feraient défaut lorsqu’elles voudraient prendre de l’expansion ou opter pour une nouvelle orientation », poursuit l’économiste de Desjardins.

La mauvaise gestion du crédit et le surendettement sont les autres facteurs qui minent l’espérance de vie des PME.

La société distincte

Peu de faits probants permettent de déterminer exactement pourquoi le Québec compte le plus grand nombre de faillites commerciales parmi les provinces canadiennes.

Le Mouvement Desjardins a toutefois sollicité la Fondation de l’entrepreneurship, selon qui « le manque d’accompagnement des entrepreneurs québécois peut expliquer cette situation ». Le manque de cohésion des programmes gouvernementaux et l’insuffisance de mentors sont également cités, alors que le financement ne serait pas en cause.

Du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, on parle des coûts plus élevés au Québec pour se conformer à la réglementation. Le taux d’imposition élevé des PME québécoises est également pointé du doigt.


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La rédaction