Le recul des exportations freine la croissance québécoise

24 août 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture
airliner with a globe and autoloader with boxes in a container

Le recul des exportations québécoises durant la première moitié de 2016 n’augure rien de bon pour la croissance économique de la province et celle de ses entreprises, estime Études économiques Desjardins, qui a abaissé ses prévisions la semaine dernière.

Le dernier budget du ministre des Finances Carlos Leitao tablait sur une croissance des volumes d’exportation de 2,8 % pour l’ensemble de 2016, rappelle La Presse. Or, à moins d’un retournement de situation inattendu en deuxième moitié d’année, cet objectif est devenu hors d’atteinte. Pour les six premiers mois de l’année, les exportations québécoises ont reculé de 1,3 % par rapport à la même période en 2015, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec.

Ces résultats peu encourageants ont incité Études économiques Desjardins à ramener de 1,3 à 1,2 % sa prévision de croissance réelle pour l’année en cours. Si ces prévisions s’avèrent justes, le Québec ne fera guère mieux que la moyenne canadienne, et ce, malgré les récessions en Alberta et à Terre-Neuve. Desjardins projette une croissance canadienne réelle de 1,2 % pour 2016. L’an dernier, celle-ci a été de 1,1 %, tout comme au Québec.

C’est donc dire que la croissance économique québécoise risque fort bien d’être inférieure à celle de 1,5 % qu’avait envisagée le ministre Leitao dans son budget.

L’ONTARIO MÈNE LE BAL

Selon Études économiques Desjardins, les exportations canadiennes ont davantage de chances de se redresser que les exportations québécoises d’ici la fin de l’année. L’organisation prévoit une hausse des exportations de 1,8 % à l’échelle du pays, contre 0,3 % pour la Belle province. Et c’est principalement à l’Ontario que le pays doit cette croissance.

En effet, le dynamisme de l’industrie automobile ontarienne pourrait faire bondir les exportations de 4,4 % cette année, alors que la croissance de la province pourrait se chiffrer à 2,5 %, une marque qu’elle franchirait alors pour une troisième année consécutive.

L’Ontario pourra également compter sur une hausse des investissements pour une troisième année de suite, alors que ceux-ci reculent au Québec depuis quatre ans d’affilés, selon Desjardins. Le ministre Leitao mise pour sa part sur une stabilisation des investissements cette année, suivie d’une remontée progressive.

Dans tous les cas, un recul des investissements est attendu à l’échelle canadienne, notamment en raison de l’annulation de projets d’expansion dans le secteur pétrolier. Le secteur manufacturier, lui, met beaucoup plus de temps à prendre le relais que ce que la Banque du Canada avait anticipé, note La Presse.

La rédaction vous recommande :