Le secteur manufacturier en situation précaire

Par La rédaction | 6 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La conjoncture du secteur manufacturier canadien s’est détériorée à un rythme record en décembre et a atteint un nouveau creux.

La production et les nouvelles commandes dans le secteur de la fabrication se sont contractées le mois dernier, faisant reculer l’Indice PMI de RBC à 47,5, son plus bas niveau depuis sa création en octobre 2010.

L’Indice PMI RBC provient d’une compilation des réponses aux questionnaires envoyés mensuellement aux directeurs d’achats de plus de 400 entreprises de l’industrie manufacturière. Un indice supérieur à 50,0 indique une augmentation globale; inférieur à 50,0, il indique une baisse globale.

« La conjoncture du secteur canadien de la fabrication s’est détériorée à un rythme record en décembre à la suite de l’affaiblissement de la demande au Canada et à cause de l’incertitude qui continue de planer sur le secteur de l’énergie », a déclaré Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef chez RBC.

Préoccupées par leurs activités au cours des mois à venir, les entreprises interrogées – notamment celles du secteur de l’énergie – ont réduit leurs dépenses et reporté le démarrage de nouveaux projets. En réponse à ce fléchissement de la demande, les fabricants ont également réduit leurs stocks et mis en place des stratégies de remises de prix.

SUPPRESSIONS DE POSTES

Les réductions d’effectifs se sont accélérées en décembre chez les fabricants, le taux de suppression de postes atteignant son plus haut niveau depuis octobre 2010. Les répondants attribuent généralement cette tendance à des entrées de nouvelles commandes insuffisantes, ainsi qu’à la nécessité d’alléger les fortes pressions pesant sur leurs marges d’exploitation.

Parallèlement, les prix de vente des produits manufacturés canadiens affichent en décembre leur première baisse depuis août 2013. Les entreprises interrogées attribuent généralement cette tendance au climat fortement concurrentiel. Malgré la dépréciation du taux de change, la hausse des prix des achats a fortement ralenti au cours du mois et affiche son rythme le plus faible depuis janvier.

L’AVENIR EST À L’EXPORTATION

L’Indice PMI RBC révèle une baisse du volume de production des fabricants canadiens pour un cinquième mois consécutif en décembre. De très nombreuses entreprises considèrent que cette tendance est causée par un ralentissement de la demande intérieure. La pénétration de nouveaux marchés étrangers et la dépréciation du taux de change ont toutefois encouragé les exportations.

« La note positive de cette fin d’année 2015 vient essentiellement des exportations qui affichent de nouveau une légère hausse, les efforts des fabricants canadiens pour pénétrer de nouveaux marchés étrangers ayant été facilités par la dépréciation de la devise nationale, explique Cheryl Paradowski, présidente et chef de la direction de l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement (AGCA). Toutefois, la progression des exportations est encore trop faible pour pouvoir compenser le repli de la demande intérieure, notamment en provenance du secteur de l’énergie. »

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