Le transfert d’entreprise trop souvent négligé

Par Pierre-Luc Trudel | 18 mai 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Près de 40 % des propriétaires de PME québécois âgés de 65 ans et plus décident de fermer leur entreprise, faute de relève. Et le problème va bien au-delà des considérations financières.

« Il y a de nombreux enjeux humains dans un processus de transfert d’entreprise, particulièrement dans le cas des PME familiales », a souligné vendredi dernier Vincent Lecorne, directeur général du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ), lors du RDV Relève inc. organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Fonds de solidarité FTQ.

Le manque de communication et les conflits intergénérationnels peuvent en effet faire échouer un processus de transfert qui avait pourtant bien commencé. « La notion de conseil de famille est très importante. L’information doit circuler de façon transparente. La communication et la confiance sont les clés du succès. »

Vincent Lecorne s’inquiète du manque d’efforts et de temps consacrés par les propriétaires de PME à la planification de leur relève.

« Il est souvent bien plus excitant de travailler sur de nouveaux produits ou des stratégies d’exportation que sur la planification du transfert de l’entreprise, mais c’est un aspect primordial qui est trop souvent négligé. »

QUE FAIRE?

Selon lui, le transfert d’entreprise consiste à transmettre la recette gagnante au repreneur, de façon à ce que l’entreprise continue de fonctionner après le départ de son fondateur.

« Cette recette doit toutefois être divulguée au complet pour que le succès se poursuive. Il y a de nombreuses étapes à franchir. On ne réalise pas en un mois le transfert d’une entreprise que l’on a construite pendant 40 ans », insiste M. Lecorne.

Pour Géraldine Martin, directrice de l’entrepreneuriat à la Ville de Montréal, les jeunes doivent de leur côté être informés des opportunités qui s’offrent à eux dans le domaine de la relève d’entreprises.

« On doit leur faire comprendre que l’entrepreneuriat, ce n’est pas seulement le lancement d’une start-up dans le secteur de la technologie. L’achat d’une entreprise, c’est aussi de l’entrepreneuriat. »

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Pierre-Luc Trudel