Les bons emplois en voie de disparition?

Par La rédaction | 10 septembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Quelque 112 000 emplois ont disparu en août dernier dans le secteur privé, perte ayant entraîné une baisse globale de 97 800 personnes employées au Canada. Une situation qui inquiète grandement le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff.

« L’Enquête sur la population n’a jamais enregistré auparavant de perte d’emplois si importante dans le secteur privé en un seul mois, souligne M. Yussuff. Or, le gouvernement fédéral semble plutôt vouloir forcer les entreprises à nous offrir de meilleurs forfaits cellulaires au lieu d’aider les employeurs à créer les emplois à temps plein qui permettront aux travailleurs de ubvenir aux besoins de leur famille et de construire un avenir. »

L’écart entre la croissance de la population active et la qualité des emplois offerts le choque également. En 2013, pour une population active en hausse de 61 000 personnes, le marché du travail n’a offert que 15 000 emplois à temps plein, le reste étant à temps partiel.

M. Yussuff exige une stratégie nationale de l’emploi et une politique d’investissement visant la création de bons emplois à temps plein.

Des données catastrophiques

  • En 2013, quatre nouveaux emplois nets sur cinq étaient à temps partiel et tous les nouveaux emplois nets chez les travailleurs d’âge moyen (25 à 54 ans) étaient à temps partiel. L’examen des emplois temporaires révèle la même tendance. Les trois quarts des nouveaux emplois nets créés depuis août 2013 étaient temporaires et tous les nouveaux emplois nets chez les travailleurs d’âge moyen étaient temporaires.
  • Le taux de sous-emploi chez les jeunes est resté inchangé par rapport au mois d’août 2013, soit 14,5 %, mais le taux de sous-emploi chez les travailleurs de 25 à 54 ans est passé de 12,1 % au mois d’août (par rapport à 11,8 % en août 2013 et 2012). Une hausse attribuable à l’augmentation du nombre de travailleurs à temps partiel en quête d’heures de travail additionnelles.
  • En août dernier, le taux de chômage chez les nouveaux arrivants ayant un statut d’immigrant reçu était de 8,7 %, soit 2 % de plus que le taux pour les travailleurs nés au Canada.
  • Le taux de chômage chez les nouveaux arrivants (moins de cinq ans) a grimpé de 2,7 % en août par rapport à 2013, pour se chiffrer à 14,5 %, soit le plus haut taux pour un mois d’août depuis 2010.
  • Toutefois, la perte de 110 000 emplois dans le secteur privé a été largement compensée par l’augmentation de 87 000 travailleurs autonomes et 14 000 travailleurs du secteur public.
  • Le taux de chômage est demeuré stable à 7 %. Le nombre de chômeurs est passé de 1,35 à 1,34 million puisque moins de jeunes travailleurs et de femmes de plus de 25 ans sont actifs sur le marché du travail.

La rédaction