Les Canadiens connaissent mal le RPC et le RRQ

14 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 14 septembre 2016
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La majorité des Canadiens ignorent comment fonctionne le Régime de pensions du Canada (RPC) ou le Régime de rentes du Québec (RRQ), ou encore ce que signifierait leur bonification, selon un sondage publié vendredi par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Et quand on leur explique les effets potentiels que la bonification prévue dans le reste du Canada pourrait avoir sur leurs salaires, 70 % des travailleurs au pays déclarent y être opposés, montre cette enquête d’opinion.

« Il est inquiétant de voir les gouvernements se précipiter pour mettre en place un changement de cette envergure, alors que la plupart des gens n’ont aucune idée de l’impact qu’il aura sur eux et leurs finances », commente Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI.

« IL FAUT CONSULTER LES CANADIENS »

Selon l’entente, qui débutera en 2019 mais n’a pas été ratifiée par le Québec, les cotisations d’un employé avec un salaire annuel d’environ 55 000 $ augmenteront de sept dollars par mois. La hausse se poursuivra pour atteindre 34 $ en 2023. La cotisation de contrepartie des employeurs croîtra également du même montant.

Cette stratégie sera mise en place pendant une période de sept ans, jusqu’en 2025. Les gouvernements augmenteront de 14 % le montant maximal de revenu « cotisable » au RPC pour qu’il s’établisse à environ 82 700 $ en 2025; les prestations annuelles maximales atteindront ainsi 17 478 $.

La FCEI s’appuie sur les résultats de ce sondage pour demander aux dirigeants politiques de freiner ce projet « jusqu’à ce qu’ils informent correctement les Canadiens de tous les tenants et aboutissants que cela représenterait et qu’ils les consultent à ce sujet ».

Rappelons que le Québec et la Colombie-Britannique se sont engagés à tenir des consultations sur la bonification du RPC/RRQ.

« ON NAGE EN PLEINE CONFUSION »

Chiffres à l’appui, la Fédération soutient que « les travailleurs nagent en pleine confusion ». Ainsi, près de 40 % des répondants au sondage pensent que le gouvernement paie une partie des cotisations au RPC et seul un sur quatre sait que ce n’est pas le cas (au Québec, ces pourcentages sont respectivement de 37 % et de 30 % concernant le RRQ).

De même, seul un quart de la population est informé du fait qu’il faudra « environ 40 ans avant de recevoir les pleins bénéfices liés à la bonification proposée du RPC », tandis que plus de 70 % des sondés ignorent que les retraités actuels ne profiteront pas d’une telle mesure.

Enfin, plus de 25 % des retraités actuels pensent, à tort, qu’ils recevront des prestations additionnelles si les cotisations augmentent.

LE CANADA À LA TRAÎNE EN MATIÈRE DE RETRAITE

« Il y a un message fort qui ressort de ce sondage : les gouvernements ont clairement beaucoup de pain sur la planche en matière d’information à la population avant d’aller de l’avant avec le plan de bonification qui est sur la table. Il serait irresponsable de procéder à des modifications d’une telle envergure avant de s’être d’abord assuré que celle-ci a été correctement informée et ensuite dûment consultée », conclut Martine Hébert.

Rappelons que le régime de retraite public offert aux aînés canadiens est l’un des moins performants parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Selon un rapport interne remis l’an dernier au gouvernement Harper et divulgué par Radio-Canada, le pays dépensait 5 % de son produit intérieur brut pour les pensions publiques en 2010, ce qui est nettement inférieur à la moyenne de 9,4 % des États membres de l’OCDE.

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