Les employés en état de « fragilité professionnelle » inquiètent

Par La rédaction | 27 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : dotshock / 123rf

La détresse des salariés dans les milieux de travail inquiète les entreprises partout dans le monde. Une étude de l’assureur français Malakoff Médéric tire la sonnette d’alarme.

Réalisée auprès de 300 dirigeants d’entreprises et 1 580 salariés français, l’étude révèle que 56 % des employés sont en situation de « fragilité » professionnelle ou personnelle. En termes plus clairs, cela signifie qu’ils sont à risque de tomber en dépression.

Les principales causes de la « fragilité professionnelle » sont des conditions de travail physiques ou psychiques éprouvantes (31 %), une perte de sens et un sentiment de forte déshumanisation du travail (23 %) ainsi que la difficulté à concilier vie personnelle et professionnelle (11 %).

Toutefois, l’état de détresse d’un employé peut aussi être causé par des facteurs personnels, tels que les difficultés financières (14 %), le fait d’être un aidant naturel (9 %) ou encore une maladie grave ou un deuil récent (8 %).

Interrogé par l’Agence France-Presse, Christophe Scherrer, directeur général délégué du groupe de protection sociale chez Malakoff Médéric, note qu’il existe de moins en moins de barrières entre les fragilités dites personnelles et professionnelles.

LA STIGMATISATION ENCORE PRÉSENTE

Les dirigeants, pour leur part, s’inquiètent que les difficultés rencontrées par leurs employés aient une incidence négative sur leur engagement et leur productivité. C’est pourquoi 60 % d’entre eux disent avoir mis en place certaines mesures, comme l’aménagement du temps de travail. Cela dit, les initiatives créées demeurent informelles, tandis que les efforts de prévention sont insuffisants. Seuls 35 % des dirigeants interrogés ont indiqué mené des actions de prévention.

Même si les troubles de santé mentale sont moins stigmatisés qu’auparavant, les employés se montrent encore hésitants à partager leurs problèmes avec leur gestionnaire. La peur d’être licencié (45 %) ou de nuire à leur carrière (39 %) sont les principaux freins, selon les employés. Le malaise est aussi présent chez les employeurs : 50 % d’entre eux se disent craintifs à l’idée d’aborder le sujet de la santé mentale avec leurs salariés, de peur de paraître trop intrusif.

La rédaction