Les jeunes croient qu’il manque d’entreprises à vendre

Par La rédaction | 22 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Bien que le repreneuriat ait gagné en popularité au cours des dernières années, de graves problèmes de communication semblent perdurer entre les jeunes entrepreneurs et la génération dirigeante.

C’est l’une des conclusions du rapport Reprendre, c’est entreprendre!, réalisé par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, en partenariat avec le Centre de transfert d’entreprise du Québec.

Par exemple, 60 % de la relève croit qu’il y a une pénurie d’entreprises à vendre, tandis que 70 % des dirigeants estiment plutôt qu’il manque de repreneurs.

Mais ce problème de perception ne s’arrête pas là. Près de 80 % des jeunes entrepreneurs jugent que les dirigeants sont hésitants à laisser leur place. Or, 75 % de ces derniers aimeraient en réalité vendre ou léguer leur entreprise.

« Ce qui est certain, c’est que les cédants et les repreneurs doivent apprendre à mieux communiquer, d’où la nécessité pour la génération dirigeante de rester présente dans l’entreprise de 12 à 36 mois », note le rapport.

DES FREINS AU REPRENEURIAT

Le rachat d’une compagnie fait de plus en plus partie des objectifs de carrière des jeunes entrepreneurs et professionnels : 65 % d’entre eux souhaiteraient reprendre une entreprise. Leur volonté est toutefois rudement mise à l’épreuve quand vient le temps de passer à l’action.

Sans surprise, l’accès aux ressources financières demeure le principal enjeu pour les repreneurs. Plus de 85 % des jeunes gens d’affaires ne connaissent pas bien les subventions gouvernementales disponibles en lien avec l’entrepreneuriat et le repreneuriat.

Afin de mieux soutenir les repreneurs, les auteurs du rapport recommandent de consolider les programmes de financement actuels, d’alléger leur fardeau fiscal et de les préparer à remplir leurs demandes de financement.

DES PLANS DE RELÈVE INEXISTANTS

L’accès difficile au financement n’est cependant pas le seul obstacle. L’étude montre que les besoins en accompagnement sont criants et que les plans de relève entre cédants et repreneurs sont trop souvent inexistants. La solution? Centraliser les ressources disponibles et miser sur la formation des nouveaux entrepreneurs et de leurs accompagnateurs professionnels.

L’étude a par ailleurs permis d’identifier cinq points clés sur lesquels tout entrepreneur en processus de transfert doit s’appuyer :

  • bien se préparer;
  • s’entourer convenablement;
  • développer sa vision stratégique;
  • opérationnaliser le fonctionnement de l’entreprise;
  • faire preuve d’esprit entrepreneurial.

« Il y a un besoin criant de mieux informer et mieux outiller à la fois les entrepreneurs et leurs accompagnateurs professionnels. Dans un contexte économique favorable à l’aventure entrepreneuriale, jumelé à une situation démographique particulière, le repreneuriat, s’il est bien encadré, favorisera le développement de l’écosystème entrepreneurial dans tout le Québec », soutient Monsef Derraji, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec.

La Caisse de dépôt veut aider les prochains « champions québécois »

La Caisse de dépôt et placement du Québec va créer deux fonds, d’une valeur totale de 500 millions de dollars, pour appuyer les entreprises de la province.

Le Fonds Croissance investira de 10 à 100 M$ dans des projets de croissance internationale, dont des acquisitions permettant de se rapprocher de ses clients et d’atteindre une masse critique dans son secteur.

Le Fonds Relève sera quant à lui consacré au transfert d’entreprise, un créneau où la Caisse souhaite jouer un rôle plus actif au cours des prochaines années.

« En sachant que 30 % des propriétaires d’entreprises québécoises prendront leur retraite et devront se tourner vers la relève d’ici six ans, ce fonds nous apparaît essentiel. Nous voulons apporter des solutions concrètes et offrir un accompagnement personnalisé à ces entreprises pour en assurer la pérennité et le succès, indique dans un communiqué Christian Dubé, premier vice-président Québec à la Caisse. Ces deux nouveaux fonds constituent pour nous des leviers supplémentaires pour contribuer à bâtir la prochaine génération de champions québécois tout en générant un rendement qui répond aux besoins de nos déposants. »

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