Le Programme des travailleurs étrangers temporaires soulève la grogne

Par La rédaction | 6 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Les PME touchées par les changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) n’auraient pas été adéquatement informées. En fait, elles n’auraient pas été informées du tout, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui réitère ses inquiétudes quant aux impacts anticipés de ces modifications importantes.

« Nous sommes déçus entre autres de la façon dont le gouvernement fédéral a communiqué l’entrée en vigueur de ces changements au Québec », a déclaré par voie de communiqué Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

« À notre connaissance, les entreprises qui seront touchées n’en ont pas nécessairement été informées. Nous-mêmes l’avons appris en visitant le site d’Emploi et Développement social Canada il y a quelques semaines », a-t-elle ajouté, en demandant au fédéral de communiquer « efficacement et rapidement » l’information nécessaire aux entrepreneurs visés par ces modifications.

Une entente Ottawa-Québec souhaitée

La FCEI a également profité de l’occasion pour exhorter à nouveau le gouvernement fédéral à sursoir à sa décision d’appliquer unilatéralement les changements au PTET. Elle souhaiterait que les deux paliers de gouvernement puissent en arriver à une entente sur des aménagements propres au Québec.

Pour rappel, cette réforme prévoit l’interdiction d’accès au PTET aux PME (restauration, hébergement, détail) désirant recruter des travailleurs peu qualifiés dans les régions affichant un taux de chômage de plus de 6 %. Une décision qui pénalise sévèrement les entreprises québécoises, selon la FCEI, qui souligne que seulement deux régions du Québec ont des taux de chômage plus élevés que 6 %.

« Ce n’est pas parce que des personnes sont au chômage qu’elles peuvent systématiquement combler des postes vacants dans n’importe quelle industrie au niveau local », a souligné Mme Hébert. « À l’approche de la saison estivale, plusieurs employeurs qui comptaient sur ces travailleurs pour assurer le maintien de leurs services, pour concrétiser un projet d’expansion ou encore pour opérer des activités saisonnières, seront pris au dépourvu. »

Silence radio du fédéral

Si la FCEI a présenté plusieurs pistes de solution visant à permettre aux PME de recourir à un bassin de main-d’œuvre nécessaire à la tenue de leurs activités quotidiennes et à leur croissance, le fédéral n’a, pour l’heure, pas donné suite à leurs propositions.

La suggestion principale vise à remplacer le PTET actuel par un programme officiel de visas d’introduction au Canada, spécialement conçu pour la main-d’œuvre peu qualifiée. L’initiative constituerait une première phase vers l’obtention de la résidence permanente.

La rédaction vous recommande :

La rédaction