Les négociations de l’ALENA se poursuivent

Par La rédaction | 24 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Montréal accueille cette semaine la sixième ronde de négociation de l’ALENA, dans un contexte où les États-Unis semblent de plus en plus enclins à mettre carrément un terme à l’accord.

Des centaines d’émissaires du Canada, des États-Unis et du Mexique seront cloîtrés jusqu’à lundi à l’Hôtel Bonaventure, au centre-ville de Montréal. Plus d’une trentaine d’enjeux feront l’objet de pourparlers, dont l’agriculture, les règles d’origine, les marchés publics, la propriété intellectuelle et l’environnement, rapporte La Presse.

Le Canada et le Mexique considèrent que les États-Unis sont trop exigeants dans leur demande, notamment en ce qui concerne l’abolition du système de gestion de l’offre dans le secteur agroalimentaire canadien et du mécanisme actuel de règlement des différends.

L’Union des producteurs agricoles (UPA) a déclaré la semaine dernière que l’abandon de la gestion de l’offre serait plus dommageable pour le Canada qu’un retrait de l’ALENA.

« ON PEUT DIRE NON »

« On ne va pas déstructurer l’économie canadienne parce que le président Trump s’est levé en décidant qu’il voulait prendre des pans de mur de notre économie au niveau agricole, au niveau de tout le commerce de détail, au niveau du textile et du vêtement. À un moment donné, on peut dire non, et le Canada est assez fort pour dire non », a affirmé à Radio-Canada le négociateur en chef du Québec, Raymond Bachand.

Parmi les autres enjeux clés qui feront l’objet de discussions, il y a la question du contenu en pièces fabriquées sur le continent dans les automobiles fabriquées aux États-Unis, ainsi que la taxation des achats en ligne et la « clause crépuscule », qui ferait expirer l’accord après cinq ans, à moins que les trois pays s’entendent pour qu’il demeure en vigueur.

Malgré tous ces efforts de négociation, certaines rumeurs laissent entendre que Donald Trump profiterait du discours sur l’état de l’Union la semaine prochaine pour annoncer le retrait des États-Unis de l’ALENA.

Lundi, à Montréal, de nombreuses chambres de commerce des trois pays concernés ont signé une déclaration commune dans laquelle elles « exhortent leurs gouvernements respectifs à parvenir à un accord pour une mise à jour de l’ALENA et à le maintenir dans le but d’assurer la future réussite économique des trois nations ».

LA RÉFORME FISCALE PIRE QUE L’ALENA?

Si la fin de l’ALENA représenterait un dur coup pour les entreprises canadiennes, la Chambre de commerce du Canada et le Conseil canadien des affaires affirment que c’est la réforme fiscale américaine qui sera la plus dommageable.

Cette réforme, qui accorde d’importantes baisses d’impôt aux entreprises américaines, pourrait pousser certaines entreprises canadiennes à accroître leurs investissements au sud de la frontière. Selon la Banque du Canada, cet exode pourrait se traduire par une baisse d’un demi-point de pourcentage des investissements au Canada d’ici la fin de l’année, rapporte Le Devoir.

Le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, estime cependant que cette réforme pourrait encourager le Canada à trouver des façons de se rendre plus attrayant auprès des investisseurs du pays et de l’étranger.

La rédaction vous recommande :

La rédaction