Les nouveaux entrepreneurs sont des séniors

Par La rédaction | 20 septembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Menuisier se tenant debout dans son atelier, devant un ordinateur portable.
Photo : jacoblund / iStock

Un peu partout dans le monde, les séniors manifestent un fort élan entrepreneurial. Aux États-Unis, les personnes âgées de 55 à 64 ans forment la plus grande proportion de créateurs d’entreprises. Au Japon, les plus de 60 ans représentent le tiers des nouveaux entrepreneurs et au Royaume-Uni, plus de 25 % des entreprises en démarrage sont créées par des soixantenaires.

Le Canada ne fait pas exception. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, la majorité (33 %) des nouveaux entrepreneurs sont âgés de 50 à 64 ans, comparativement à 29 % chez les 40 à 49 ans et 28 % chez les 30 à 39 ans.

C’est ce qui ressort d’une étude de Judith Davey, de l’Université de Wellington, en Nouvelle-Zélande, qui est publiée sur le site The Conversation, un média indépendant qui propose des articles écrits par des chercheurs universitaires.

DIVERSES MOTIVATIONS

Qu’est-ce qui motive les séniors à se lancer en affaires alors que l’âge de la retraite a sonné ? Pour répondre à cette question, des chercheurs néo-zélandais ont interviewé des entrepreneurs de 50 ans et plus pour savoir ce qui les avait motivés à créer leur entreprise. Ils ont ainsi identifié cinq grandes motivations :

  • Saisir une occasion d’affaires

C’est le groupe le plus important. Certains ont créé leur propre emploi alors que d’autres ont décidé de saisir une occasion qui se présentait sur leur chemin de différentes façons. Ces occasions sont souvent en lien avec leur parcours professionnel.

  • Vouloir faire une différence

Ces entrepreneurs se caractérisent par leur désir d’avoir de l’influence et de contribuer à la société. Ils sont surtout motivés par le désir d’aider les autres, de sauver la planète ou de contribuer au bien public. Parmi ce groupe se retrouvait une infirmière très expérimentée qui voulait offrir des ateliers d’entraide aux femmes et un ingénieur qui s’intéressait au développement de technologies d’énergie verte.

  • Changer d’orientation

Il n’est jamais trop tard pour changer de métier, semble-t-il. Parmi les nouveaux entrepreneurs, certains souhaitaient un changement dans leur travail. En créant une entreprise, ils s’offraient la possibilité d’utiliser leurs compétences et leur expérience dans de nouveaux domaines.

  • Répondre à un besoin

Confrontés à des situations professionnelles insatisfaisantes (un sentiment de tourner en rond, un patron trop exigeant, des problèmes de santé, etc.), des entrepreneurs ont pris la voie de la création d’entreprise. Devenir leur propre patron leur offrait de nouvelles perspectives malgré les difficultés inhérentes au démarrage d’une entreprise.

  • Entreprendre pour investir

Il s’agit du plus petit groupe d’entrepreneurs interviewés. Ils se sont appuyés sur leurs connaissances et les compétences pour se lancer en affaires. Mais ils ne l’ont pas fait à l’aveugle. Contrairement aux entrepreneurs, ils ont procédé à une analyse approfondie des risques et ont bénéficié de conseils professionnels avant de créer leur entreprise.

DE MULTIPLES AVANTAGES

La tendance à l’entrepreneuriat des plus de 50 ans présente plusieurs avantages sociaux et économiques. Rester actif et faire un travail signifiant favorise le bien-être des personnes en plus de procurer un sentiment d’estime de soi et d’accomplissement.

La société, quant à elle, bénéficie des compétences et de l’expérience des personnes plus âgées en tant qu’entrepreneurs et mentors, ce qui contribue à enrayer l’âgisme. C’est sans parler de leur apport économique lié à la croissance de leur entreprise et à la création d’emploi. Pour le gouvernement, cela représente une augmentation des recettes fiscales et une réduction des prestations offertes aux aînés, ce qui contribue à compenser les coûts du vieillissement de la population.

« En tant que société, nous devons encourager et soutenir cette tendance à la création d’entreprises par un nombre toujours plus important de personnes plus âgées, car nous vivons de plus en plus longtemps et en meilleure santé », conclut Judith Davey et son co-auteur, Goeff Pearman, de l’Université Massey, en Nouvelle-Zélande.

La rédaction