Les PME renouent avec l’investissement

Par La rédaction | 18 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les entrepreneurs canadiens envisagent d’investir 96,6 G$ dans leur entreprise en 2017, une hausse de 1,6 % par rapport aux investissements réalisés l’année dernière, selon une nouvelle étude de la Banque de développement du Canada (BDC).

Au Québec, les PME se montrent toutefois moins ambitieuses et prévoient augmenter leurs investissements de 0,6 % seulement. Les entrepreneurs albertains arrivent en tête de peloton avec un bond de 17,1 %, suivis de ceux d’Ontario avec une hausse de 2,9 %.

Les entreprises technologiques se distinguent par leur optimisme puisqu’elles prévoient investir en moyenne 410 000 $ en 2017, soit 41 % de plus qu’en 2016. Le secteur manufacturier arrive en deuxième position, avec des intentions d’investissement de 340 000 $ en moyenne, en hausse de 17 % par rapport à l’an dernier.

« Notre étude confirme l’importance croissante de la technologie dans notre économie, précise dans un communiqué Pierre Cléroux, vice-président, Recherche et économiste en chef de BDC. Une hausse des investissements entraînera des gains de productivité, un facteur clé pour rester concurrentiel dans le contexte commercial actuel. »

À l’échelle nationale, la croissance et la productivité sont les grandes priorités, et les projets sont surtout axés sur les technologies de l’information (TI), la formation, la machinerie, l’équipement et les véhicules.

MISER SUR LA CROISSANCE DES VENTES

Le sondage de la BDC, mené en août et septembre auprès de 3 988 cadres de petites et moyennes entreprises (PME), a mis en évidence un regain d’optimisme d’un bout à l’autre du pays, avec une progression des prévisions de croissance des ventes dans l’ensemble des provinces et territoires.

Pas moins de 70 % des entrepreneurs interrogés prévoient ainsi une hausse de leur chiffre d’affaires en 2017, une nette augmentation par rapport aux 45 % de l’an dernier.

Les entreprises qui investissent davantage ont par ailleurs tendance à anticiper une croissance plus élevée de leurs revenus. Celles qui tablent sur une croissance de 20 % ou plus prévoient investir 380 000 $ en moyenne en 2017. Même les entreprises qui s’attendent à une croissance nulle ou négative indiquent vouloir investir 150 000 $ en moyenne.

L’optimisme est tel chez les entrepreneurs que ce n’est pas le manque de confiance envers l’économie qui constitue le principal frein à l’investissement, mais plutôt le manque de liquidité et la pénurie de personnel qualifié. Les deux tiers des entreprises ont l’intention de financer leurs investissements principalement au moyen de leur fonds de roulement ou d’autres fonds internes. Malgré des conditions de crédit favorables, moins d’un quart des répondants envisage de recourir à un prêt ou à une ligne de crédit.

3 facteurs macroéconomiques favorables aux manufacturiers

L’année 2017 s’annonce plutôt florissante pour les entreprises manufacturières canadiennes, et ce, en raison de trois facteurs macroéconomiques clés, soutient Jim Menzies, leader national, secteur manufacturier à Grant Thornton.

Non seulement il existe des divergences d’intérêts dans ce domaine au sein du camp républicain, mais une éventuelle abrogation de la loi Dodd-Frank impliquerait la mise en place d’importantes réformes législatives et pourrait se heurter à certaines contraintes internationales, souligne dans Le Temps ce professeur honoraire de l’Université de Genève.

Une économie qui s’améliore

L’année 2016 a été plutôt décevante pour l’économie canadienne, mais la robustesse de l’économie américaine, jumelée à la reprise du secteur gazier et pétrolier annonce des jours meilleurs pour 2017. La Banque du Canada prévoit une croissance du PIB de 2 %, et les manufacturiers canadiens pourraient en bénéficier.

Un dollar américain plus stable

Plusieurs produits canadiens exportés aux États-Unis servent à fabriquer des marchandises qui seront ensuite exportées dans d’autres pays. Or, un dollar américain élevé rend ces marchandises plus coûteuses pour les acheteurs à travers le monde, ce qui cause une détérioration de la demande. Maintenant que le dollar américain s’apprécie beaucoup moins rapidement, la demande pour les exportations américaines devrait se renforcer, ce qui est une bonne chose pour de nombreux exportateurs canadiens.

Une hausse de la consommation en Chine

L’émergence d’une importante classe moyenne en Chine crée de nombreuses occasions d’affaires pour les manufacturiers canadiens. Avec une population d’environ 1,4 milliard d’habitants, bien des segments de marché ne demandent qu’à être développés.

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