Les préjugés à l’embauche freinent les entreprises

Par La rédaction | 4 juillet 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les immigrants ont des écarts salariaux et des niveaux de chômage supérieurs à ceux des citoyens nés au Canada et les entreprises en souffrent, selon BMO Groupe financier.

Pourtant, « les immigrants rehaussent les niveaux d’innovation et de productivité des sociétés canadiennes qui les emploient. Toutefois, malgré leurs antécédents impressionnants et la pertinence de leur expérience, ils demeurent en proie à des taux de chômage substantiellement plus élevés », déplore Sonya Kunkel, directrice, Diversité et inclusion, chez BMO.

Mme Kunkel note que la partialité dans le processus d’embauche freine encore l’intégration de la main-d’œuvre immigrante. « L’embauche partiale a pour effet de rendre le Canada globalement moins concurrentiel », prévient-elle.

« Les entreprises doivent s’attaquer aux niveaux élevés de sous-emploi immigrant et aux écarts salariaux en adoptant de meilleures stratégies capables de faciliter leur intégration au monde du travail canadien. Le mentorat éclair (speed mentoring) en est une », ajoute-t-elle.

En effet, la nécessité de se bâtir un réseau professionnel à partir de rien dans un nouveau pays et dans un marché de l’emploi inconnu représente un désavantage de taille. Le mentorat éclair (speed mentoring) est l’une des stratégies qui peuvent contribuer à abattre cette barrière. Ce type de programme offre aux nouveaux venus une occasion unique d’établir des contacts avec des entreprises canadiennes et de bâtir leur réseau professionnel par le biais d’une série d’entrevues et de séances de mentorat éclairs chez des employeurs éventuels.

À titre d’exemple, le programme de mentorat éclair des services en emploi ACCES vient en aide à plus de 16 000 chercheurs d’emploi par année et jouit d’un taux de réussite de 75 % pour le placement de ces travailleurs.

La partialité lors de l’embauche perdure malgré le déclin de la population adulte en âge de travailler et la pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée au pays. D’autres facteurs entrent en ligne de compte dans le portrait du marché du travail :

• Statistique Canada estime qu’en 2056, plus du quart de la population sera âgée de 65 ans ou plus.

• Les taux de fécondité sont présentement sous les niveaux de renouvellement.

• L’économie canadienne s’appuiera de plus en plus sur le soutien des néo-Canadiens pour combler les pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés.

• Depuis 20 ans, les niveaux d’immigration sont demeurés stables, environ 250 000 résidents permanents étant admis au pays annuellement. D’aucuns soutiennent que nous devrons doubler ce niveau d’immigration pour combler nos besoins de main-d’œuvre actuels et futurs.

• La difficulté que les immigrants ont à faire reconnaître leurs titres de compétence et leur expérience de travail à l’étranger, et l’absence d’un réseau professionnel au Canada constituent pour eux des obstacles majeurs à l’emploi.

• Les demandeurs d’emploi ayant un nom à consonance française ou anglaise, et de l’expérience de travail au Canada sont trois fois plus susceptibles d’être conviés à une entrevue que ceux ayant un patronyme chinois, indien ou pakistanais, et ayant fait leurs études et acquis leur expérience de travail à l’étranger. Les demandeurs britanniques constituent la seule exception à cette tendance.

La rédaction