L’expansion du RPC et du RRQ vue d’un mauvais oeil

Par La rédaction | 6 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Devant la possible expansion du Régime de pensions du Canada (RPC) et du Régime de rentes du Québec (RRQ), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’inquiète des impacts d’une hausse obligatoire des cotisations sur les PME du pays.

« Il faut rappeler que, pour les employeurs, une telle hausse aurait l’effet d’une nouvelle taxe sur la masse salariale et cela nuirait encore davantage à notre économie déjà fragilisée », soutient Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

Rappelons toutefois qu’aucune décision n’a encore été prise sur cette question, mise sur la glace lors de la rencontre entre les ministres des Finances fédéral et provinciaux en décembre.

UNE « FAUSSE SOLUTION »

Selon l’organisme, une hausse des cotisations au RPC/RRQ semblable à celle proposée pour le Régime de retraite de la province de l’Ontario (RRPO) aurait un impact négatif important à court terme sur l’économie canadienne. D’ici 2020, il y aurait jusqu’à 110 000 emplois de moins au Canada que le nombre qui aurait été enregistré si les cotisations étaient restées les mêmes. La hausse des cotisations aurait également un effet à la baisse de 0,8 % sur les salaires, en plus de causer des pertes fiscales combinées de 10 G$ d’ici 2021 pour les gouvernements fédéral et provinciaux, estime la FCEI.

Toujours selon elle, les deux tiers des propriétaires de PME croient qu’une telle hausse les inciterait à geler ou à réduire les salaires de leurs employés. Ils sont aussi 35 % à indiquer que cela les pousserait à réduire leurs effectifs.

« La hausse du RPC/RRQ proposée est une fausse solution, car dans les faits, elle créera un problème additionnel, affirme Ted Mallett, vice-président et économiste en chef à la FCEI. Les gouvernements se tireraient dans le pied parce que, dans les premières années, une telle hausse nuirait à l’économie ainsi qu’aux budgets de l’État et des provinces. »

LES TRAVAILLEURS N’EN VOUDRAIENT PAS

Les travailleurs canadiens ne veulent pas débourser davantage dans les régimes publics pour épargner, selon un sondage Ipsos-Reid publié en juillet. Les résultats de cette enquête montrent que s’ils avaient les moyens d’investir plus d’argent en vue de leur retraite, moins de 20 % des travailleurs choisiraient le RPC/RRQ, soutient la FCEI.

« L’épargne forcée dans un seul [outil] comme le RPC/RRQ n’est pas une avenue à emprunter : les travailleurs et les employeurs n’en veulent pas, ajoute Martine Hébert. Les gouvernements feraient mieux d’opter pour des régimes d’épargne-retraite volontaires. »

La FCEI propose notamment la mise en place dans toutes les provinces de régimes de pension agréés collectifs (RPAC), comme l’a fait le Québec avec le RVER.

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