L’exportation se diversifie de plus en plus

Par La rédaction | 27 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture
airliner with a globe and autoloader with boxes in a container

Sous-estimée, la diversification du commerce extérieur du Canada? D’au moins 16 %, soutient une nouvelle étude publiée par Exportation et développement Canada (EDC). En fait, les entreprises canadiennes sont de plus en plus actives sur les marchés internationaux, et sont moins dépendantes des échanges avec les États-Unis.

Le fait de se baser exclusivement sur les données d’exportation des statistiques douanières expliquerait cette sous-évaluation. Selon EDC, ces chiffres n’incluent pas la participation des PME canadiennes aux chaînes de valeur mondiale. Une réalité qui change pourtant la donne.

Lorsque considérées, ces données portant sur les exportations à valeur ajoutée, les investissements extérieurs et les ventes des sociétés étrangères affiliées témoignent de la diversification qui s’effectue au-delà du marché américain.

Le rapport indique même que « les ventes de nos sociétés étrangères affiliées dans les marchés émergents seuls devraient dépasser ceux aux États-Unis en 2018 ».

Le commerce d’intégration, clé du succès à l’exportation?

À l’instar de bon nombre d’entreprises étrangères, les PME canadiennes ont modifié leur approche afin de mieux contribuer aux chaînes mondiales en optant pour un modèle basé sur la diversification : le commerce d’intégration.

Les avantages seraient nombreux, note EDC : accroissement des sources de revenus, augmentation des exportations et bonification de la contribution à l’économie du Canada en vertu du rapatriement de bénéfices assujettis à la fiscalité canadienne.

« Plus de travail à l’étranger ne veut pas dire moins de travail au Canada », a déclaré par voie de communiqué Daniel Koldyk, un des coauteurs de l’étude. « Exercer des activités d’envergure à l’étranger nécessite des activités d’envergure au Canada. Il faut plus de comptables, plus de recherche et plus d’administration. Une entreprise qui croît sur un marché étranger croît également au Canada. »

Selon lui, cette formule permet de hausser les revenus, de générer des exportations secondaires et des économies d’échelle, d’améliorer la compétitivité et de rehausser la valeur de l’entreprise.

Tirer profit du nouveau paradigme

Selon le document, le modèle de commerce d’intégration constitue le nouveau paradigme, la nouvelle réalité à intégrer à la stratégie de développement de chaque PME active à l’étranger.

Si les sociétés affiliées produisent des biens, elles offrent aussi des services. D’ici 2018, les ventes de ces dernières dans les marchés émergents devraient dépasser celles enregistrées dans le marché américain, selon EDC. À preuve : la valeur des ventes de services dépasserait actuellement la production de biens, et serait doublement supérieure aux exportations de services des sociétés au Canada.

Loin de recommander l’élimination de la production intérieure au profit de la production extérieure, l’étude souligne la complémentarité de ces deux modèles. « Pour réussir à l’étranger, il faut aussi réussir chez soi. De plus, certaines tâches de production clés ne peuvent être exécutées outre-mer, quelques entreprises l’ont appris à leurs dépens », peut-on lire dans l’introduction du rapport.

Le document recommande plutôt l’établissement d’une stratégie tirant profit des occasions liées aux marchés étrangers et reposant principalement sur l’investissement extérieur et les sociétés affiliées. Une dynamique qui permet d’optimiser la productivité, de capitaliser sur la consommation en hausse des pays émergents, de profiter des réseaux commerciaux établis Nord-Sud et de faciliter l’accès aux marchés.

La rédaction vous recommande :

La rédaction