Santé mentale : le stress professionnel grand coupable

Par La rédaction | 11 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Il n’y a aucun doute dans la tête des employés canadiens : c’est le stress au travail qui est à la source de la plupart de leurs problèmes de santé mentale. Les employeurs ont donc du pain sur la planche pour améliorer l’expérience quotidienne de leurs employés, constate une étude de Morneau Shepell.

Menée en collaboration avec le Globe and Mail, l’enquête révèle également que la dépression et l’anxiété sont les deux troubles de santé mentale qui affectent le plus les travailleurs canadiens.

Au cours de leur cycle de vie au travail, les employés vont et viennent entre les sept catégories du spectre de la santé mentale, notamment celles où ils sont « biens au travail » et où ils vivent des « difficultés au travail ».

« La santé mentale n’est pas binaire – il ne s’agit pas de la présence ou de l’absence de problèmes chez les gens ; elle s’inscrit dans un continuum et peut changer en fonction des difficultés auxquelles on fait face », explique Bill Howatt, chef, Recherche et développement, Productivité de la main-d’œuvre chez Morneau Shepell.

De là l’importance pour les employeurs d’élaborer une stratégie visant tous les aspects des programmes de santé mentale, y compris des mesures préventives afin de garder les employés en bonne santé, une intervention précoce pour surmonter les difficultés, de même que des politiques de soutien pour assurer un retour au travail efficace.

ABSENTÉISME À LA HAUSSE, RENDEMENT À LA BAISSE

L’étude constate que le stress au travail est devenu cyclique et qu’il contribue largement aux problèmes de santé mentale, qui peuvent ensuite avoir des répercussions sur la productivité. Les quelque 1575 employés canadiens sondés ont déclaré que leurs problèmes de santé mentale ont un impact important sur leur carrière et leur rendement au travail.

Près des trois quarts (70 %) des répondants ont affirmé que leur santé mentale a été affectée par leur travail, alors qu’une plus grande proportion (78 %) ont signalé que la principale raison de leur absence du travail était liée à la santé mentale.

Certaines données sont toutefois plus encourageantes. La majorité des participants à l’enquête ont indiqué avoir une attitude neutre (59 %) ou positive (26 %) envers la santé mentale. Plus de la moitié d’entre eux (54 %) ont en outre affirmé posséder des capacités d’adaptation « élevées » ou « optimales ».

LES SECRETS D’UNE POLITIQUE EFFICACE

Un livre blanc réalisé à partir de l’étude par Morneau Shepell et la Commission de la santé mentale du Canada décrit certaines mesures que les entreprises peuvent prendre pour mieux soutenir leurs employés.

Deux modèles sont à privilégier :

  • un modèle d’amélioration continue ou Planifier-Faire-Vérifier-Ajuster, qui mise sur l’amélioration continue, l’ajustement et l’évaluation des milieux de travail en vue d’y apporter des changements positifs;
  • un modèle de responsabilité conjointe, qui oblige l’employé et l’employeur à favoriser un milieu de travail sain grâce à la prise de conscience, à la responsabilisation et à l’action.

Pour être efficaces, les politiques sur la santé mentale doivent être intégrées à toutes les étapes du processus d’emploi, de l’embauche à la retraite en passant par le roulement de personnel, précise le livre blanc.

« Nous sommes fiers de constater que plus de milieux de travail canadiens tendent à normaliser la santé mentale dans les discussions, mais nous reconnaissons qu’il reste beaucoup de travail à faire, puisque la plupart des entreprises n’ont aucune politique en place. Nous avons découvert que ce n’est pas par manque de volonté de leur part, mais parce qu’elles ne savent pas par où commencer », constate Bill Howatt.

Selon la Commission de la santé mentale du Canada, chaque année, un Canadien sur cinq souffre d’un problème de santé mentale ou d’une maladie mentale, ce qui équivaut à 500 000 employés qui se trouvent dans l’impossibilité de travailler chaque semaine pour l’une ou l’autre de ces raisons.

La rédaction