Mieux-être: les organisations y croient, mais des obstacles se dressent

Par Alexandre Daudelin | 21 novembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
5 minutes de lecture

Les programmes de mieux-être ont la cote auprès des employeurs, mais les obstacles sont encore bien présents pour implanter une approche globale structurée visant le mieux-être des employés.

C’est ce qui ressort du Sondage national sur le bien-être de Buffet de 2011 publié par l’Institut du mieux-être de la Sun Life. Frédéric Lavoie, directeur, Remboursement, Affaires publiques, pour Pfizer, a présenté les résultats du Sondage mené auprès de 677 organisations – principalement des cadres en ressources humaines – dont 57 % provenaient du secteur privé.

D’entrée de jeu, M. Lavoie a souligné que 72 % des répondants ont déclaré offrir un programme de mieux-être à leurs employés. Il s’agit quand même d’une baisse significative par rapport au 90 % obtenu lors du dernier sondage réalisé en 2009. «Le sondage a modifié son approche visant davantage à sondé les petites et moyennes entreprises en 2011, ce qui peut expliquer en partie ces résultats à la baisse», a commenté M. Lavoie.

Le Sondage rapporte que plus de la moitié des entreprises privées (58 %) offrent des programmes de mieux-être, alors que c’est le cas pour 89 % des organisations du secteur public. Autre statistique intéressante: seulement 62 % des entreprises québécoises offrent un tel programme, ce qui est nettement nous la moyenne nationale. Ceci peut toutefois s’expliquer par le nombre important de PME au Québec, moins susceptibles d’offrir un programme de mieux-être à leurs employés.

«Ces résultats peuvent surprendre un peu puisque la totalité des entreprises québécoises qui ont répondu au sondage estiment que la santé des employés a une incidence directe sur la réussite de l’entreprise. On aurait pu s’attendre à un pourcentage plus élevé des entreprises québécoises offrant un programme de mieux-être», a déclaré M. Lavoie.

À l’échelle nationale, 97 % des répondants partagent ce point de vue. Par contre, seulement le quart des organisations (26 %) a adopté une approche globale reposant sur une analyse de données, des initiatives diversifiées de santé, une évaluation continue ou un calcul du rendement du capital investi.

Les cinq principaux risques pour la santé des employés

Au Québec, les principaux risques de santé des employés varient un peu du reste du pays. Si le stress lié au travail (1er rang) et les problèmes de santé mentale (2e rang) sont les mêmes, les maux de dos et le mode de vie sédentaire viennent ensuite pour les répondants du Québec. Dans le reste du pays, on s’inquiète davantage pour le diabète et les problèmes de tension artérielle élevée. Le tabagisme complète le Top 5 autant au Québec que dans le reste du pays.

Types de programmes offerts
Initiatives de mieux-être
– Initiatives du PAE 72 %
– Programme de vaccination antigrippale 70 %
– Cours de premiers soins ou RCR 64 %
– Reconnaissance des employés 61 %
– Évaluation du poste de travail/ergonomie 58 %
– Heures supplémentaires payées en congé 57 %
– Programme d’horaire de travail flexible 55 %
– Activités de reconnaissance du personnel 54 %
– Communication sur le mieux-être (via des bulletins) 49 %
– Éducation sur l’alimentation 40 %

Les motivations à offrir des programmes de mieux-être

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les entreprises québécoises désirent que leurs employés soient en bonne santé – la totalité des répondants a répondu cette affirmation contre 42 % dans le reste du pays.

Au Québec, la santé des employés préoccupe les employeurs puisque 36 % des répondent ont affirmé que cela fait partie de la culture de l’entreprise. L’amélioration de la productivité est également une raison pour offrir un programme de mieux-être.

«Dans le reste du pays, on mentionne souvent que ce genre de programme est offert afin de fidéliser sa main-d’œuvre», a ajouté M. Lavoie.

Les obstacles qui se dressent

Dans l’ensemble du pays, le manque de ressources budgétaires revient constamment comme étant le principal obstacle auquel les organisations font face. L’incapacité de quantifier les résultats vient au deuxième rang des raisons pour les entreprises québécoises devant le manque de personnel, les préoccupations à l’égard des coûts de mise en œuvre et le taux de participation insuffisant. Ces résultats se comparent aux données obtenues dans le reste du Canada.

Fait intéressant: près des deux tiers des entreprises au pays (65 %) ont indiqué que la situation économique n’a pas eu de répercussions sur les efforts qu’ils ont déployés en matière de mieux-être.

Les perspectives à court terme

Aucune organisation n’a indiqué qu’elle prévoyait réduire de façon importante son offre en matière de programmes de mieux-être. Par ailleurs, la moitié des organisations (54 %) a affirmé qu’elle ne modifierait pas le nombre d’initiatives en matière de mieux-être au cours des six prochains mois. Enfin, 43 % des organisations prévoient accroître leur offre en matière de programmes de mieux-être.

«Seules 3 % des organisations déclarent que le contexte économique a eu une incidence très négative sur leur offre d’un tel programme», a rapporté M. Lavoie.

«Tous sont sensibilisés des risques de ne rien faire et des répercussions que les programmes de mieux-être peuvent apporter à leur organisation. Cependant, dans certains cas, la cohérence des stratégies mises en place demeure quelque peu douteuse. Chose certaine: les employés apprécient ce genre d’initiative, ce qui augmente leur niveau d’engagement à l’égard de leur employeur. Les organisations ont donc intérêt à y accorder une attention particulière», a conclu M. Lavoie.

Alexandre Daudelin