Ouvrir la porte aux travailleurs étrangers non qualifiés

Par La rédaction | 24 août 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

En fermant trop souvent la porte aux travailleurs étrangers non qualifiés, la politique d’immigration québécoise ne répond pas aux besoins de main-d’œuvre des entreprises, a plaidé la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) la semaine dernière en commission parlementaire.

« Il est temps d’être moins élitiste avec nos politiques d’immigration, affirme Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI, en entrevue au Devoir. Leur plus grande vulnérabilité est d’arriver ici et d’être obligés d’occuper des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés, pas de devoir se replacer s’ils sont non qualifiés. »

Dans le cadre de la consultation publique amorcée mercredi sur la planification de l’immigration au Québec, Mme Hébert a expliqué que depuis une dizaine d’années, le Québec a surtout accueilli des professionnels, des gestionnaires et des cadres, alors que la majorité des postes disponibles sont de niveau technique ou ne demandent que très peu de qualifications.

Plus de la moitié des PME représentées par la FCEI nomment la pénurie de main-d’œuvre comme une contrainte majeure à leur croissance. Cette pénurie s’observe entre autres dans les secteurs de la production, de la vente, de la restauration, de l’hébergement et de la transformation alimentaire. Un afflux de travailleurs étrangers non qualifiés pourrait permettre de combler un grand nombre de ces postes.

UNE QUESTION D’ADÉQUATION

La FCEI souhaite l’instauration d’un processus de sélection des nouveaux arrivants qui serait en meilleure adéquation avec les besoins du marché du travail. Les entreprises aimeraient être davantage impliquées dans le processus, notamment par des initiatives de recrutement direct, affirme-t-elle.

Une autre difficulté provient du fait que les travailleurs temporaires peu qualifiés, qui détiennent des permis de travail temporaires, ont peu de chance de pouvoir demeurer dans la province de manière permanente. Cette voie est généralement réservée aux travailleurs temporaires qualifiés.

« Pourquoi utiliser des travailleurs temporaires pour combler des besoins permanents? », demande Martine Hébert, qui réclame des mécanismes équitables pour tous.

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse avait d’ailleurs formulé la même recommandation en 2011 pour contrer la « discrimination systémique » qui touche cette catégorie d’immigrants.

La rédaction vous recommande :

La rédaction