Éprouvées par la pandémie, les femmes ont rebondi

Par La rédaction | 9 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : HANANIT SUNTIVIRIYANON / 123RF

Si les résultats en matière d’emploi se sont améliorés pour les femmes depuis la pandémie, elles continuent néanmoins de subir des écarts importants par rapport aux hommes sur le marché du travail au Canada, d’après un nouveau rapport de l’Institut C.D. Howe.

Rédigé par Parisa Mahboubi, analyste principale des politiques, et Tingting Zhang, analyste subalterne des politiques, le rapport intitulé Juggling Act : Women, Work and Closing the Gaps with Men examine la participation des femmes au marché du travail et les taux d’emploi, en explorant comment ces dernières s’en sont tirées avant et après la pandémie de COVID-19, ainsi que les répercussions de la crise sanitaire sur leur vie professionnelle. En conclusion, les deux autrices émettent des recommandations afin d’améliorer leurs résultats.

TOUCHÉES DE MANIÈRE DISPROPORTIONNÉE

Tout d’abord, les expertes constatent que la pandémie a touché les femmes de manière disproportionnée, entraînant une forte baisse des emplois, de leur participation au marché du travail ainsi que du nombre d’heures travaillées.

Une telle situation s’explique, selon elles, principalement en raison de la surreprésentation des femmes dans les industries de production de services et de l’augmentation des responsabilités relativement aux soins des enfants, des personnes âgées ou des membres dépendants de la famille.

En comparaison avec la crise financière de 2008-2009, les femmes ont été plus durement éprouvées par la récession pandémique. En fait, la crise financière a fortement touché les industries de production de biens où seulement 11 % des femmes travaillaient.

Or, une proportion plus élevée de femmes occupait un emploi dans les industries touchées par la pandémie, telles que l’hébergement et la restauration, le commerce de gros et de détail, l’information, la culture et les loisirs.

UNE PARTICIPATION ACCRUE

Bien que la reprise de l’emploi ait été initialement plus lente pour les femmes, leur taux d’emploi a augmenté de 5 % entre février 2020 et 2023.

Un plus grand nombre de femmes ont également rejoint la population active et leur taux de participation a dépassé les niveaux d’avant la pandémie, atteignant 62 % en février 2023, souligne le rapport.

DE MEILLEURS EMPLOIS

Par ailleurs, il y a eu un déplacement de l’emploi des secteurs les moins bien rémunérés à des secteurs mieux rémunérés.

D’après le rapport, il y a eu une baisse de 15 % du nombre de femmes travaillant dans les services de l’hébergement et de la restauration en 2022 par rapport à 2019, alors que leur nombre a augmenté de 23 % dans les services publics et de 21 % dans les services professionnels et techniques.

DES ÉCARTS TENACES

« Malgré toutes ces améliorations dans les résultats par rapport aux femmes, l’écart entre les sexes en matière de participation et d’emploi demeure », déclare Parisa Mahboubi.

Entre autres, l’écart de participation entre les sexes est le plus important au sein de la population âgée de 55 ans et plus.

De plus, parmi les femmes de 25 à 54 ans qui n’étaient pas sur le marché du travail, le nombre de celles qui voulaient travailler est passé de 8,8 % en février 2020 à 9,5 % en février 2023. Les responsabilités personnelles et familiales ont été évoquées comme principales raisons pour expliquer le fait qu’elles ne travaillaient pas.

En outre, pour celles qui travaillaient à temps partiel, s’occuper des enfants était la principale raison pour laquelle elles ne cherchaient pas un emploi à temps plein.

Les deux expertes notent aussi qu’il existe des différences entre les sexes selon le type d’emploi, la profession et l’industrie.

Par exemple, les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel et sous-représentées dans certains emplois en demande, comme les métiers spécialisés, et dans les professions bien rémunérées comme les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, ainsi que la gestion.

TROIS RECOMMANDATIONS

Pour améliorer les résultats des femmes en matière d’emploi sur le marché du travail, les deux expertes de l’Institut C.D. Howe formulent trois recommandations :

  • mettre en place de meilleures politiques pour accroître l’accessibilité à des services de garde abordables et de bonne qualité ;
  • apporter des améliorations concernant le développement de la main-d’œuvre féminine traitant de la sous-représentation des femmes dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et les métiers spécialisés ; et
  • proposer des modalités de travail flexibles pour augmenter la rétention et l’attraction des femmes.

La rédaction