Pas de croissance sans investissement

Par Pierre-Luc Trudel | 6 avril 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Michael Denham, président de la Banque de développement du Canada. (Photo : Pierre Roussel – Agence Québec Presse)

Les PME n’ont qu’un seul moyen à leur disposition pour générer de la croissance à long terme : investir.

C’est le message qu’a lancé lundi le président et chef de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), Michael Denham, devant les membres du Cercle canadien de Montréal.

Malgré une hausse des exportations québécoises en 2015 et des prévisions de croissance du PIB supérieures à la moyenne canadienne, les investissements des entreprises privées du Québec ont chuté au cours des dernières années.

« Pour la première fois, les investissements des entreprises sont en baisse alors que les exportations sont en hausse. Le principal problème n’est pas le manque d’argent, mais le manque de confiance », a-t-il affirmé.

Selon lui, les PME canadiennes et québécoises ont le potentiel de devenir les plus concurrentielles au monde, à condition qu’elles investissent dans trois axes essentiels à leur développement : l’innovation, la productivité et l’exportation.

L’INNOVATION : LA PRIORITÉ

Lorsque les entrepreneurs évoluent dans un contexte de grandes turbulences économiques, leur réflexe est de se replier. Une grave erreur, selon Michael Denham.

« En se concentrant uniquement sur ce qu’elles font déjà et en négligeant l’innovation, les PME se condamnent à la stagnation. Pendant ce temps-là, les entreprises des autres pays, elles, continuent d’évoluer », a-t-il expliqué.

Le capital de risque joue évidemment un rôle majeur dans la course à l’innovation. Bonne nouvelle : la BDC a enregistré une hausse de 10 % de ses prêts aux entreprises en 2015.

« Il y a du mouvement, on s’en rend compte sur le terrain », a mentionné M. Denham.

Employés, technologie, immobilier, de nombreuses possibilités d’investissement peuvent permettre aux entreprises de favoriser leur innovation et, par ricochet, leur croissance.

ÉVALUER LA PRODUCTIVITÉ

Beaucoup de PME canadiennes croient à tort qu’elles ont un bon niveau de productivité, croit Michael Denham. « Elles n’en reviennent pas quand elles se comparent à des entreprises semblables », a-t-il souligné.

La première étape vers une productivité accrue est l’évaluation exhaustive de la capacité de production. Une fois les besoins identifiés, les dirigeants de PME ne doivent pas hésiter à acquérir de la machinerie, de l’équipement et des nouvelles technologies.

« Il n’y a pas d’autres moyens pour faire face à la concurrence. Il faut passer à l’action », a insisté le PDG.

MISER SUR L’EXPORTATION

« Les exportations des entreprises québécoises sont en hausse, mais il reste du travail à faire », a soutenu Michael Denham, en évoquant la lente glissade de la part de marché des exportateurs canadiens aux États-Unis.

« Bien des entrepreneurs qui se restreignent au marché local étouffent leur croissance », a-t-il ajouté.

Mais pour être capables de mettre en place une stratégie d’exportation performante, les PME ont d’abord besoin d’accroître leur efficacité et leur productivité. D’une façon comme d’une autre, l’investissement est la clé de la croissance, a conclu M. Denham.

Pierre-Luc Trudel