Petit lexique de l’entrepreneur québécois

Par La rédaction | 2 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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De quoi sont faits vos clients entrepreneurs? L’Indice entrepreneurial québécois 2016 du Réseau M les a classés en quatre profils. Les reconnaissez-vous?

Les Québécois sont aujourd’hui trois fois plus nombreux qu’il y a sept ans à avoir l’intention de démarrer une entreprise, selon l’Indice, pour atteindre 21 % cette année. La tendance est toutefois demeurée stable par rapport à 2015, sauf chez les immigrants et les jeunes, où l’esprit entrepreneurial a fait des gains importants. Chez les jeunes de 18 à 34 ans par exemple, le taux d’intention est passé de 36,6 % en 2015 à 42,2 % en 2016.

QUATRE PROFILS IDENTIFIÉS

Produit en partenariat par l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale – HEC Montréal et Léger, l’édition 2016 de l’Indice entrepreneurial québécois a sondé 2 515 répondants, dont 800 propriétaires d’entreprises, pour classer les entrepreneurs de la province selon quatre profils types : le chef de file, le prudent, l’enraciné et l’individualiste.

L’entrepreneur le plus fréquent est l’individualiste (43,2 %), qui se lance en affaires avant tout pour créer son propre emploi. Occupant une niche très ciblée dans sa localité, il a une très faible volonté d’internationalisation (7,4 %) et d’embaucher du personnel (4,6 %).

L’enraciné (37,4 %) n’a pas beaucoup plus d’intérêt pour faire des affaires à l’international que l’individualiste (11,9 %), mais son envergure au plan régional fait souvent de lui une source d’emplois importante. Sa volonté d’embaucher et d’innover est d’ailleurs supérieure à l’individualiste.

De manière générale, les individus de ces deux profils ne se démarquent pas par leur propension à avoir fait des études universitaires, contrairement aux prudents et aux chefs de file.

La position la plus marginale du classement est occupée par le prudent (7,3 %). Sa volonté d’innover (64,4 %) et de s’internationaliser (59,7 %) est forte, mais sa faible propension à prendre des risques et sa faible volonté à embaucher constituent deux freins importants à sa croissance.

Le chef de file se démarque quant à lui par son haut niveau d’éducation, son intention de s’internationaliser dès le démarrage de l’entreprise, sa volonté d’embaucher et d’innover, et sa propension à prendre des risques. À noter qu’il est aussi le profil le plus représenté chez les hommes, à l’inverse du profil individualiste, où les femmes sont presque aussi nombreuses que les hommes.

« L’université, avec tout le bagage de connaissances, d’expériences et de contacts qu’elle apporte, est assurément en train de court-circuiter le cycle usuel d’internationalisation des entreprises, ramenant les premiers pas à l’étranger d’un entrepreneur au moment même de l’élaboration de son modèle d’affaires. Nous pouvons certainement faire plus pour promouvoir l’entrepreneuriat aux études supérieures, mais il faut aussi promouvoir les entrepreneurs born global », affirme dans un communiqué Luis Cisneros, directeur de l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale | HEC Montréal.

LES CLÉS DE L’AVENIR ENTREPRENEURIAL

Selon les auteurs de l’Indice, il faut miser sur trois groupes d’individus pour assurer l’avenir entrepreneurial du Québec : les femmes, les immigrants et les jeunes aux études supérieures.

Malgré des progrès importants au cours des dernières années, l’Indice a révélé que les femmes ont encore une présence timide dans la chaîne entrepreneuriale, ce qui pourrait en partie s’expliquer par leur plus faible propension à prendre des risques. Selon l’Indice, il faut donc « soutenir la réserve entrepreneuriale peu exploitée que représentent les femmes en développant une culture favorable à l’initiative entrepreneuriale, au réseautage et à la prise de risque ».

Les immigrants sont en revanche fortement représentés dans le paysage entrepreneurial québécois. Ils constituent 22,4 % des entrepreneurs du profil chef de file, alors que leur poids dans la population adulte de la province n’est que de 11,2 %. C’est pourquoi il faut « soutenir davantage l’entrepreneuriat auprès des immigrants, car ils sont déjà très présents dans la chaîne entrepreneuriale et ce sont des preneurs de risque nés ».

Du côté des étudiants universitaires, le milieu doit être en mesure de soutenir leur capacité à créer des modèles d’affaires tournés vers l’international dès le jour 1.

Les Québécois qui envisagent se lancer en affaires ont peu d’intérêt envers le secteur manufacturier (5,3%), contrairement aux secteurs des services professionnels (16,9 %) et du commerce de détail (12,0%).

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