Pour en finir avec la peur du profit

Par La rédaction | 23 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Bien que la quête de profit ne devrait pas être la seule source de motivation de vos clients, il s’agit néanmoins de l’objectif central de n’importe quelle PME. Et il n’y a rien de mal à cela, soutient Claude Lévy-Leboyer, auteur de nombreux ouvrages sur la motivation des individus au travail, dans un article du Groupe Humaprise.

« Être motivé, c’est essentiellement avoir un objectif, décider de faire un effort pour l’atteindre et persévérer dans cet effort jusqu’à ce que le but soit atteint », soutient-il.

SE LANCER EN AFFAIRES N’EST PAS UN OBJECTIF

Pour bien des jeunes entrepreneurs, se lancer en affaires est un objectif en soi. Or, il s’agit plutôt d’un moyen qui permet l’atteinte d’objectifs sur le plan professionnel, mais aussi personnel.

Selon Claude Lévy-Leboyer, les individus qui se lancent en affaires sans objectifs précis vivent une baisse importante de motivation quelques années plus tard, ce qui met en péril l’avenir de leur entreprise.

Le premier objectif que devrait viser n’importe quel entrepreneur, aussi évident paraisse-t-il, est de dégager des profits.

« Une entreprise qui dégage des profits, c’est une entreprise en santé, c’est une entreprise qui saura rivaliser avec sa compétition, c’est une entreprise qui pourra se permettre d’accroître les salaires des employés sans leur mettre de pression supplémentaire, c’est une entreprise qui pourra négocier sans difficulté ses termes de financement pour l’achat d’équipements ou pour sa croissance, et bien d’autres avantages », explique M. Lévy-Leboyer.

LA PEUR DE L’IMPÔT

Selon l’auteur, les profits sont souvent craints par les dirigeants de PME, car ceux-ci les forcent à payer de l’impôt. « Toutefois, le prix à payer de ne pas pouvoir rivaliser avec vos concurrents ou développer un nouveau marché est de loin bien plus grand que l’impôt à payer », affirme-t-il.

À titre d’exemple, une entreprise qui a un chiffre d’affaires de 500 000 $ par année et qui vise un profit de 2 % dégagera donc 10 000 $.

Au Québec, l’impôt à payer pour une PME est de 19 %, soit 1 900 $ dans le cas qui nous occupe. Il restera donc 8 100 $ en bénéfices non répartis qui pourront être réutilisés dans l’avenir pour des projets d’investissement ou qui viennent contribuer à rehausser la juste valeur marchande de l’entreprise.

Considérant que bien des gens d’affaires ne pourront compter que sur leur entreprise comme fonds de pension, celle-ci a intérêt à être en bonne situation financière.

Selon le Goupe Humaprise, l’impôt à payer sur le profit d’une entreprise peut donc être vu comme une forme de cotisation permettant à son propriétaire d’obtenir une rente à la retraite.

Cela dit, l’entreprise risque de ne pas survivre à long terme si la quête de profit est la seule source de motivation de ses dirigeants. Car en affaires comme dans la vie, tout est une question d’équilibre.

La rédaction