Promotion et compétences sociales sont liées

Par Yves Rivard | 18 mars 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Si l’importance des habiletés sociales ne fait aucun doute dans le monde des affaires, quelle est la dynamique qui sous-tend celui des PME, plus précisément en matière de promotion? Est-il vrai que l’employé plus porté vers la socialisation l’emporte la plupart du temps sur l’employé compétent mais plus réservé?

Depuis 2005, Tiziana Casciaro, professeure à la Rotman School of Management, documente le sujet. Dans un article publié sur le site CanadianBusiness, elle persiste et signe : les compétences sociales sont de première importance dans une perspective d’avancement de carrière.

Plus concrètement, elle soutient que l’attitude générale d’un employé influencera la perception qu’a la direction de ses compétences professionnelles. En d’autres mots, son apport humain et social au sein de l’entreprise pourrait lui valoir une certaine immunité en ce qui a trait à la qualité générale de son travail.

Selon l’auteure de la recherche, au moment de donner une promotion, le gestionnaire préférera habituellement « l’idiot adorable » à « l’abruti compétent ». Pourquoi? Tout simplement pour assurer un climat de travail sain et productif.

Une question de contexte?

« À compétences égales, il va de soi que l’employeur favorisera la personne avec qui il est plus agréable de travailler », explique Dr Jean-Martin Bouchard, psychologue basé à Québec.

Mais dans un milieu hautement compétitif, où l’innovation assure le maintien et la croissance de la PME, l’employé aux compétences techniques plus avancées ne doit-il pas être davantage valorisé par rapport au simple charisme d’un autre?

« Tout est dans le contexte prévalant au sein de l’entreprise, précise le psychologue. Par exemple, Steve Jobs, fondateur d’Apple, était un employé introverti, peu communicatif et à l’hygiène personnelle douteuse. Mais ses compétences techniques l’ont amené au succès que l’on sait. Il a su s’entourer de gens pouvant assurer les fonctions qui lui étaient impossibles. »

L’intelligence sociale en matière de recrutement et de promotion gagnerait en popularité, selon le Dr Bouchard. « De nouveaux tests permettent de mieux faire ressortir le degré de compétence sociale de chaque employé », souligne ce dernier.

Mais encore faut-il pouvoir se permettre de tels choix. Dans un contexte de pénurie chronique de main-d’œuvre qualifiée, est-il possible d’appliquer un tel classement?

Au final, afin de tirer le maximum des talents en place (et d’assurer leur rétention), un chef de PME devrait considérer l’instauration de promotions visant spécifiquement chaque catégorie d’employés. Ainsi, l’employé charismatique pourra accéder aux fonctions permettant l’interaction avec les clients et assurer les ventes, et l’employé techniquement plus compétent ne songera pas à quitter s’il fait aussi l’objet d’une promotion… technique.

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Yves Rivard