Des obstacles à la progression des femmes en entreprise

Par La rédaction | 22 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’image personnelle, la conciliation travail-famille et le sexe du superviseur jouent un rôle déterminant dans l’avancement professionnel des femmes, affirme une étude de Randstad Canada.

Trois femmes d’affaires sur cinq (62 %) affirment que l’équilibre entre le travail et la famille constitue le principal défi à relever.

Lorsqu’on leur demande si les entreprises tiennent compte de leurs obligations familiales, près de 50% des répondantes au sondage affirment que les entreprises s’accommodent mal des absences dues aux obligations personnelles de leurs employées, ce qui handicaperait leur progression de carrière.

Ces femmes mentionnent aussi la prise éventuelle d’un congé de maternité pour illustrer la situation, et 24 % des répondantes disent que la prise effective d’un tel congé a entravé leur promotion dans l’entreprise.

« Il existe des écarts significatifs au sein des entreprises canadiennes sur la manière dont on traite les femmes; il ne s’agit pas que de questions liées simplement à la rémunération ou encore à l’accessibilité à un poste prestigieux. On doit tenir compte du jeu complexe de décisions d’affaires cruciales plus difficilement mesurables et néanmoins critiques quant à l’avancement ou au surplace des femmes dans l’entreprise », Gina Ibghy, chef des Ressources humaines à Randstad Canada.

Soulignons que 90 % des femmes d’affaires qui ont participé au sondage croient que l’image est un facteur susceptible d’influencer grandement leur avancement professionnel, alors que seulement 37 % croient que l’image contribue de façon notable à la progression de carrière d’un homme.

Quant au sexe du superviseur, les opinions sont partagées : la moitié des répondantes croit que celui-ci n’a pas de lien avec les chances d’une femme d’obtenir un poste de direction et l’autre moitié pense le contraire. Fait intéressant, les répondantes qui croient à l’influence du sexe du superviseur croient aussi qu’une femme risque davantage de freiner sa progression dans l’entreprise qu’un homme.

« Ces résultats peuvent surprendre, car on a généralement l’impression que les femmes s’entraident dans le milieu de travail. De plus, l’étude révèle que les femmes accordent beaucoup d’importance aux programmes de mentorat et de parrainage », s’étonne Mme Ibghy.

Les femmes sont-elles de meilleurs leaders?

L’étude soulève également une question intéressante : les femmes font-elles de meilleurs leaders que les hommes? Quelque 65 % des répondantes pensent que les femmes font de meilleurs leaders, citant à l’appui de leur opinion les aptitudes à la communication, l’empathie, les habiletés organisationnelles et la flexibilité. Mais 77 % croient aussi que les femmes doivent travailler plus fort et consacrer plus d’heures au travail que leurs homologues masculins pour accéder à ces postes supérieurs.

Voici quelques autres faits saillants de l’étude :

  • Les femmes continuent de voir une disparité importante entre les hommes et les femmes quant aux salaires (78 %), aux promotions (72 %), aux projets de qualité et aux tâches plus intéressantes qui leur sont confiés (70 %), à la possibilité de participer au processus décisionnel (67 %, aux occasions de voyages pour affaires (57 %).
  • 60 % des répondantes croient que des conditions de travail plus souples favoriseraient l’accessibilité des femmes aux postes de haute direction. On observe un léger déclin par rapport aux résultats enregistrés l’an dernier.
  • Comme en 2012, 52 % des répondantes s’attendent à voir davantage de femmes occuper des postes de gestion. Au Québec, les répondantes se montrent plus optimistes que l’an dernier (soit une augmentation de 6 %). Par ailleurs, les jeunes femmes (de 34 ans et moins) sont légèrement plus optimistes que les femmes de 35 ans et plus.
  • Deux tiers (65 %) des répondantes croient que des efforts importants ont été déployés pour encourager une meilleure représentation des femmes dans des secteurs non traditionnels comme l’industrie pétrolière, la construction, les technologies de l’information. On note toutefois quelques différences sur le plan régional : 72 % des répondantes en Ontario partagent cet avis, contre 56 % au Québec.

Les conclusions sont tirées d’un sondage en ligne d’Ipsos-Reid mené du 9 au 13 août 2013 pour le compte de Randstad Canada, auprès de 501 femmes occupant un poste de direction ou de cadre dans leur entreprise.

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La rédaction