Réduire les coûts d’assurance-médicaments de 24 %, c’est possible

Par La rédaction | 10 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Les employeurs canadiens utilisant des stratégies de gestion incluant des mesures telles que les cartes-médicaments, les médicaments génériques ou un plafond de frais peuvent réaliser des économies importante au sein de leur régime d’assurance-médicaments.

Un récent sondage, mené par Towers Watson et intitulé 2014 Canadian Health Care Cost survey, révèle que le coût annuel moyen de médicaments par employé actif au sein d’entreprises sans stratégie officielle à cet égard s’élève à 1 124 $. Chez les entreprises ayant implanté une stratégie en bonne et due forme, le total se chiffre à 858 $, soit 24 % ou 266 $ de moins.

L’instauration d’une ou deux mesures réduit même les coûts annuels d’environ 12 %, ou 135 $ par employé.

« Le Canada est l’un des pays les plus dispendieux au chapitre des médicaments d’ordonnance, et les prix continueront de monter, selon Bill Bright, chef, pratiques pharmaceutiques canadiennes, Towers Watson. Toutefois, notre sondage révèle que les stratégies de gestion pharmaceutique aident à contrôler les coûts des soins de santé. Les employés peuvent bénéficier de plusieurs types d’options qui, une fois combinées, s’avèrent efficaces sur le plan des de la gestion des coûts. »

Ledit sondage indique que :

  • les régimes de soins de santé ont connu une hausse de 1,9 % de 2012 à 2013 pour les employés actifs, soit moins que les 2,1 % recensés l’année précédente;
  • la tendance des coûts des médicaments est resté sensiblement la même, à 0,2 % sur l’année;
  • les frais liés aux prestations médicales élargies (massothérapie, soins chiropratiques, service en psychologie, etc.) ont bondi de 4,7 %;
  • les coûts d’assurance en soins dentaires ont grimpé de 2, 9 %.

« Les coûts des médicaments sont demeurés, somme toute, assez modérés au cours des dernières années, principalement en raison de la grande disponibilité de produits génériques moins chers et de l’absence de nouvelles marques dans le marché, note Karen Millard, consultante principale, Towers Watson. Néanmoins, les employeurs pourraient voir cette donne changer à court terme vu l’utilisation croissante de médicaments spécialisés visant des conditions de santé graves, réputés beaucoup plus dispendieux, et les politiques gouvernementales détournant les coûts publics vers les régimes privés d’assurance. »

« Bien que ces médicaments spécialisés soient actuellement utilisés par moins de 5 % des employés, ils peuvent toutefois représenter 15 %, 25 % ou plus des dépenses totales pour un employeur », ajoute M. Bright. Par exemple, un médicament spécialisé pour l’hépatite C se révélant efficace pour contrer les effets du virus crée un défi pour les employeurs, le traitement sur 12 semaines se chiffrant à environ 55 000 $.

Les nouveaux médicaments en voie d’homologation pourraient aussi influer à la hausse sur les prix courants. M. Bright confie que les nouvelles substances à prix élevé pourraient représenter jusqu’à 30 % du régime de soins de santé d’ici les trois à cinq prochaines années.

Dans un contexte où les médicaments spécialisés gagnent en popularité et où les frais de soins de santé sont à la hausse, les entreprises chercheront à gérer activement leur régime afin de limiter les impacts sur le budget consacré aux avantages sociaux.

« Pour la plupart des entreprises, le premier pas vers l’instauration de mesures de contrôle des coûts tiendra dans l’analyse de leur historique de demandes de remboursement, et ce, afin de comprendre leurs inducteurs de coût respectifs. De là, les stratégies s’imposeront d’elles-mêmes », explique Mme Millard.

La rédaction