Rente de retraite pour tous : l’Ontario va de l’avant

Par La rédaction | 2 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Adopté en avril dernier par l’Assemblée législative, le projet de loi sur le Régime de retraite de la province de l’Ontario (RRPO) vient d’être dévoilé par la première ministre, Kathleen Wynne.

Selon cette dernière, il vise à procurer une rente de retraite aux 3,5 millions de travailleurs qui n’ont pas accès à un régime, et vient en réponse au refus d’Ottawa de bonifier le Régime de pensions du Canada.

Le régime fédéral prévoit en effet un revenu de retraite maximal de 12 780 $ par année, soit un taux de remplacement d’environ 25 %, le montant maximal des gains admissibles ne dépassant pas 53 600 $.

Selon les experts, ce taux est très insuffisant puisque ceux-ci estiment qu’il faudrait, à la retraite, que le revenu total vienne remplacer de 50 à 70 % du salaire à la préretraite.

Le régime ontarien, qui prévoit quant à lui un taux de remplacement supplémentaire de 15 % environ, entrera en vigueur de manière progressive sur trois ans, d’abord pour les grandes entreprises, à partir du 1er janvier 2017. Les PME seront affectées en deux vagues successives les deux années suivantes.

Ce sont ces dernières qui seront cependant le plus touchées, puisqu’elles sont moins nombreuses à proposer un régime de retraite. Les employeurs et travailleurs qui ont déjà un régime « comparable » en seront en effet exemptés.

Durant la première année, employeurs et employés cotiseront 0,8 % du salaire chacun, pour un total de 1,6 %. Deux ans plus tard, les montants seront respectivement de 1,9 % et 3,8 %, à l’employé revenant donc les deux tiers de la charge.

Les premières prestations seront versées en 2022.

AU QUÉBEC, LA « RENTE LONGÉVITÉ » ENTERRÉE

Rappelons que le patronat québécois a refusé il y a deux ans de financer un tel régime. La « rente longévité » proposée par le comité d’Amours en 2013 prévoyait une cotisation de 3,3 % – répartie à parts égales entre l’employeur et le travailleur – et une mise en place sur cinq ans. Les versements auraient commencé à 75 ans.

Du côté de l’Ontario, les commentaires vont bon train.

La Chambre de commerce dénonce le coût de l’opération tout en reconnaissant que la mise en place graduelle est une bonne chose.

Elle affirme cependant qu’un sondage auprès de ses membres démontre que la mise en place de ces cotisations obligatoires se soldera par une réduction du personnel ou un rythme d’embauche ralenti.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) indique pour sa part que 86 % de ses membres s’y opposent. Selon elle, il s’agit tout bonnement d’une « taxe sur la masse salariale qui va tuer l’emploi ».

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