S’adapter à la hausse du salaire minimum

Par La rédaction | 17 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La récente entrée en vigueur du salaire minimum à 14 $ de l’heure en Ontario a fait éclater des manifestations, des contestations du milieu des affaires et même une querelle publique entre le gouvernement et des franchisés de Tim Hortons.

La province n’est toutefois pas la seule juridiction à avoir vécu certains remous après une hausse rapide du salaire minimum. Les expériences de l’Alberta et de Seattle peuvent-elles servir d’exemple?

Il y a trois ans, la Ville de Seattle s’est engagée à augmenter graduellement le salaire minimum à 15 $. En conséquence, certaines entreprises ont imposé une surtaxe ou encore tenté de convaincre les clients de ne pas laisser de pourboire, rapporte La Presse canadienne.

La poussière est retombée depuis, mais les économistes ne s’entendent toujours pas sur les réelles conséquences de cette hausse rapide.

Une étude de l’Université de Californie à Berkeley avait conclu que les scénarios pessimistes avancés par certains intervenants ne s’étaient pas concrétisés. La recherche n’a remarqué aucun effet significatif sur le taux d’emploi et a observé, dans l’industrie de la restauration, une hausse de 1 % de l’ensemble des salaires chaque fois que le salaire minimum est majoré de 10 %.

Ces constatations ne font cependant pas l’unanimité. Une autre étude réalisée l’an dernier par l’Université de Washington a déterminé que la hausse du salaire minimum à 15 $ avait certes tiré les salaires à la hausse, mais avait également réduit le nombre d’heures de travail disponibles pour les moins nantis, ce qui les aurait privé de 125 $ par mois.

SALAIRES PLUS ÉLEVÉS, PRIX PLUS ÉLEVÉS

En Alberta, le salaire minimum est passé de 12,20 $ à 13,60 $ en octobre dernier, et il devrait atteindre 15 $ lors de la prochaine hausse prévue en 2018. Des propriétaires d’entreprise ont là aussi décider d’augmenter leur prix.

C’est le cas de Carolina Lopez, propriétaire du restaurant Minas Brazilian Steakhouse, à Calgary. L’entrepreneure avait d’abord choisi d’ajouter aux factures un « montant de soutien pour les petites entreprises », mais après avoir reçu des plaintes, elle a tout simplement décidé d’augmenter les prix sur son menu. Elle a également confié à La Presse canadienne avoir observé une « diminution de la qualité du produit » dans ses restaurants préférés.

James Boettcher, président et chef de la direction du fournisseur de crème glacée Fiasco Gelato, se dit de son côté contrarié du fait que les gouvernements ne tiennent pas compte des pourboires dans la fixation du salaire minimum ou qu’ils ne considèrent pas l’idée de verser des salaires plus bas aux adolescents encore à l’école ou qui vivent chez leurs parents. « Mais les bonnes entreprises trouveront un moyen pour que cela fonctionne », a-t-il nuancé.

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