Santé mentale au travail : qui est le plus à risque?

Par La rédaction | 18 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Ce sont les gestionnaires, les Y et les femmes! En effet, les patrons sont plus nombreux que les employés à souffrir de dépression. Les membres de la génération Y, eux, éprouvent plus de difficulté à maîtriser leurs inquiétudes et leurs émotions. Quant aux femmes, le « plafond de verre » leur crée davantage de stress.

Quelque 44 % des patrons affirment avoir souffert de dépression, par rapport à 37 % des employés, selon un sondage d’Ipsos commandité par le Centre pour la santé mentale en milieu de travail de la Great-West. Par ailleurs, 18 % des gestionnaires considèrent ne pas être traités équitablement au travail en raison d’une maladie mentale, comparativement à 9 % des employés.

Mary Ann Baynton, directrice générale des programmes du Centre pour la santé mentale en milieu de travail de la Great-West, souligne les progrès dans le soutien offert aux employés qui vivent du stress ou qui ont des problèmes de santé mentale, mais s’inquiète du sort réservé aux gestionnaires. « Il semble que nous ne mettons pas assez l’accent sur la façon dont nous soutenons la santé mentale des gestionnaires », indique-t-elle.

Toujours selon le sondage, qui en est à sa 10e édition, quatre gestionnaires sur dix affirment avoir reçu une formation pour interagir avec des employés ayant des problèmes de santé mentale au travail.

Les gestionnaires sont également plus susceptibles de se sentir anxieux ou irritables, d’être incapables de maîtriser leurs inquiétudes ainsi que de composer avec les émotions.

LES MILLÉNIAUX PLUS À RISQUE

Les employés Y sont également plus susceptibles que la moyenne de se sentir « la plupart du temps » nerveux, anxieux ou irritables, de même qu’à penser qu’ils sont actuellement atteints d’une maladie mentale. Ils ont aussi plus de difficulté à maîtriser leurs inquiétudes et leurs émotions.

« Ces tendances parmi les tranches d’âge plus jeunes peuvent paraître déconcertantes, admet Mme Baynton. Toutefois, ces résultats peuvent indiquer en partie que les jeunes travailleurs sont plus sensibilisés à la santé mentale et moins enclins à garder le silence par crainte de se faire ostraciser, ce que nous avons vu lors d’autres recherches. »

Les employés de la génération Y sont en effet moins réfractaires que leurs collègues plus âgés à l’idée de signaler les cas d’intimidation, de harcèlement, ou de discrimination dont ils sont victimes sur leur lieu de travail.

Selon Mary Ann Baynton, le fait que la nouvelle génération d’employés rapporte des niveaux élevés de stress psychologique devrait alerter les hauts dirigeants qui se préoccupent de la fidélisation et de la productivité des employés.

LA DÉTRESSE DU PLAFOND DE VERRE

Une autre étude réalisée par une chercheuse de l’Université de Montréal a révélé que la détresse psychologique est plus fréquente chez les femmes cadres au Québec que chez leurs collègues masculins.

Dans le cadre de son doctorat, Salima Hamouche a examiné une base de données de 307 cadres, de différents niveaux, dont environ le tiers (31,6 %) étaient des femmes. Au fur et à mesure que les femmes grimpent les échelons hiérarchiques, elles sont souvent confrontées « aux stéréotypes du plafond de verre », ce qui peut représenter une source importante de stress, observe la chercheuse.

À cela s’ajoutent des enjeux entourant la conciliation travail-famille. « Pas étonnant que les femmes soient plus nombreuses à vivre de la détresse psychologique », soutient Mme Hamouche.

La rédaction vous recommande :

La rédaction