Seulement 30 % des Canadiens s’attendent à être définitivement à la retraite à 66 ans

22 février 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le visage de la retraite au Canada est en train de changer. Selon l’indice annuel canadien de report de la retraite de la Financière Sun Life, seulement trois Canadiens sur dix prévoient prendre définitivement leur retraite à 66 ans. L’indice a également révélé une tendance à la hausse : 48 % des Canadiens prévoient prendre une retraite progressive en travaillant à temps partiel ou à la pige. Bon nombre d’entre eux sont de plus en plus préoccupés par la situation économique actuelle et se demandent s’ils pourront épargner suffisamment d’argent.

«Les attentes des Canadiens à l’égard de la retraite changent. Ils sont nombreux à prévoir travailler plus longtemps, et près de la moitié d’entre eux s’attendent à prendre leur retraite de façon progressive», souligne Isabelle Hudon, présidente de la FSL Québec. «Ces résultats ne sont pas surprenants si on tient compte de l’instabilité économique actuelle, de l’accroissement du taux d’endettement des consommateurs, de l’augmentation des coûts des soins de santé, de l’espérance de vie accrue et du manque de planification. Nous avons également constaté que certains Canadiens croient qu’ils devront travailler plus longtemps pour être en mesure de payer leurs dépenses courantes.»

Parmi les Canadiens qui s’attendent à continuer de travailler après 65 ans, l’âge habituel de départ à la retraite, 61 % disent qu’ils le feront parce qu’ils le doivent, et seulement 39 % parce qu’ils le souhaitent. L’indice a également permis de constater que, parmi les Canadiens qui prévoient prendre une retraite progressive :

  • 43 % s’attendent à commencer à le faire entre 60 et 65 ans, en travaillant à temps partiel ou à la pige avant d’arrêter complètement de travailler.
  • 21 % prévoient commencer à le faire entre 50 et 59 ans.
  • 8 % prévoient commencer à le faire entre 66 et 70 ans.

«La retraite progressive intéresse de plus en plus de gens depuis quelques années», affirme Ian Markham, chef canadien de l’innovation en matière de retraite chez Towers Watson. «Les baby-boomers envisagent cette option comme une façon de prolonger leur carrière, de rembourser certaines dettes et de faire en sorte que le passage à la retraite se fasse en douceur. En disposant d’un revenu supplémentaire pendant cette période de transition, les Canadiens profitent d’une protection financière additionnelle – et nous croyons qu’il s’agit d’un aspect de plus en plus important dans l’économie d’aujourd’hui.»

La situation économique actuelle préoccupe beaucoup les Canadiens : près de la moitié (47 %) d’entre eux affirment qu’ils sont inquiets des dettes qu’ils auront à la retraite. L’endettement des consommateurs a également une incidence sur la planification de la retraite : 44 % des Canadiens disent que le remboursement des dettes est leur priorité absolue; ils sont beaucoup plus nombreux que ceux dont la priorité est l’épargne en vue de la retraite (20 %).

Les Canadiens vivent également plus longtemps. Selon Statistique Canada, l’espérance de vie moyenne des Canadiens âgés de 65 ans est de 20 ans, et les femmes vivent encore plus longtemps que les hommes. Statistique Canada prévoit également de quelque 17 000 Canadiens pourraient atteindre l’âge de 100 ans au début des années 2030. Les Canadiens devront prendre en compte cette longévité accrue dans leurs plans pour la retraite et envisager le fait qu’ils ne disposeront d’aucun revenu d’emploi pendant 20 ans en moyenne, voire même pendant 30 ans ou plus dans certains cas.

Lorsqu’on a demandé aux répondants l’âge auquel ils devaient commencer à épargner en vue de la retraite, ils ont répondu en moyenne à 24 ans. Il peut être avantageux de commencer plus tôt et d’avoir un plan financier.

L’étude a également montré que les Canadiens qui bénéficient du soutien d’un conseiller ou d’un plan financier sont plus convaincus d’avoir suffisamment de revenu à la retraite et sont plus susceptibles d’être satisfaits de leur niveau actuel d’épargne-retraite : 55 % des Canadiens qui font affaire avec un conseiller financier se disent satisfaits de leur épargne-retraite, contre seulement 28 % de ceux qui ne font pas affaire avec un conseiller.