S’intéresser aux propriétaires de jeunes entreprises

Par Anaïs Chabot | 23 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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« Quatre-vingt-huit pourcent (88%) des propriétaires et des cadres supérieurs disent que leur principale responsabilité envers leurs employés est de veiller à la pérennité de l’entreprise. » C’est l’une des principales conclusions du Rapport sur les petites entreprises de la Financière Manuvie.

Parmi les provinces canadiennes, c’est le Québec qui détient le plus faible taux de perception des devoirs envers les emplois, ce dernier se chiffrant à 60 %. Par comparaison, il se chiffre à 70 % dans les provinces de l’Atlantique et à 69 % en Ontario.

Quand on parle du travail de conseiller en services financiers, 86 % des répondants disent que ce dernier est plus important que la compagnie qu’il représente, et 85 % affirment qu’ils doivent d’abord tisser des liens avec le conseiller avant de travailler avec lui.

« À mon avis, le cycle de vie revêt une grande importance en ce qui concerne la façon d’aborder le client et la possibilité de lui proposer le genre de solution qu’il faut, selon que son entreprise est à l’étape de la croissance, de la maturité ou du démarrage », croit Michael Wortsman, spécialiste en avantages sociaux à Click Benefits à Toronto.

Près de la moitié (47 %) des répondants à l’étude de Manuvie offrent déjà à leurs employés un régime quant aux soins médicaux. Parmi ces dirigeants, 44 % offrent un régime d’assurance soins médicaux, 20 % un régime d’avantages flexibles et 8 % un compte de crédits santé. Très peu (11 %) de propriétaires de PME offrent à leurs employés un programme de mieux-être. Et plus d’un tiers (37 %) des entreprises offrant un régime de soins médicaux offrent également un régime d’épargne retraite.

Plus de la moitié des entrepreneurs sondés considèrent que la sécurité financière de leurs employés qui partent à la retraite en dit long sur leur entreprise, mais aussi sur eux-mêmes.

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Régime de retraite


Pourquoi mettre un régime de retraite en place? Ceux qui n’en ont toujours pas mis sur pied croient que cela permettrait de diminuer le roulement du personnel (28 %) ou d’attirer des employés de haut calibre (17 %). Le sondage révèle que près de trois PME sur dix (28 %) pensent, dès le démarrage de l’entreprise, à instaurer une assurance de soins médicaux et une sur dix (21 %) pense à mettre en place un régime d’épargne retraite. Et les entreprises le font le sous la pression de la concurrence.

« Certaines entreprises en démarrage traversent une période où elles doivent se battre pour recruter du personnel afin de croître, dit M. Wortsman. Elles ont besoin d’un régime d’assurance ou un régime de retraite tel qu’un REER collectif ou un RPDB. »

Chez les entreprises en phase de croissance, seulement 13 % possèdent un régime d’épargne-retraite. Et parmi les entreprises qui n’ont pas de régime, 26 % y voient un moyen de fidéliser leurs employés.

Finalement, parmi les entreprises matures, 28 % de celles qui offrent un tel régime y ont songé pendant la phase maturité, et 44 % l’ont instauré pendant cette période (une moyenne de dix ans d’expérience, et une quinzaine d’employés).

« Vous devez vous intéresser à ce que pensent les propriétaires de jeunes entreprises, à leurs projets, et bien vous familiariser avec leur entreprise », explique Teresa Norris-Lue, vice-présidente, Avantages sociaux, Groupe Assurance Cowan, à Cambridge, Ontario.

Avantages sociaux


Quant au régime d’avantages sociaux, 41 % des propriétaires de PME qui offrent actuellement un régime de soins médicaux y ont pensé dès le démarrage de leur entreprise, mais ils sont peu à l’avoir fait alors (18 %). Selon le rapport, les chances sont nettement meilleures qu’un régime d’avantages sociaux voie le jour si le propriétaire de l’entreprise y a pensé dès le démarrage.

« Plusieurs de ces décideurs, parce qu’ils travaillaient auparavant pour une plus grande entreprise, ne comprenaient pas bien les engagements financiers liés à un tel régime tout en étant conscients de son utilité pour attirer et garder des employés », croit M. Wortsman.

Si vous pensez qu’une PME en démarrage pourrait être un bon client pour vous, Drew Pritchard, directeur de Reuter Benefits, à Toronto, croit que le conseiller doit s’informer des ambitions du propriétaire. « Il peut ainsi évaluer les perspectives de croissance de l’entreprise. »

« Mieux vaut établir une relation d’affaires avec l’entreprise très tôt dans la vie de celle-ci, afin de pouvoir lui offrir des produits et des services appropriés au fur et à mesure des défis auxquels elle fait face au fil de sa croissance », renchérit Herb Goedecke, président et chef de la direction d’Aero Corporate Benefits à Waterloo, en Ontario.

Trente-cinq pour cent (35 %) y ont d’abord pensé alors que leur entreprise se trouvait dans la phase de croissance et le même pourcentage l’ont mis en place lors de cette phase. Ce sont le recrutement et la fidélisation des employés (45 %), le sens du devoir (45 %) et le désir de contribuer au bien-être des employés et de leur famille (40 %) qui ont convaincu les dirigeants d’instaurer un tel régime.

Les dirigeants dont l’entreprise est en phase croissance démontrent des motivations différentes, croit John Sabourin, vice-président de Selecpath Benefits and Financial Inc. à London, en Ontario. « Ils sont arrivés à un stade où ils se soucient davantage de préserver leurs acquis et de ne pas régresser. Ils ont besoin de garder leurs bons employés, cela devient nettement plus important », explique-t-il. Mais le rapport révèle que 44 % des dirigeants de PME disent avoir tous les renseignements pour prendre une décision à cet effet. La proportion tombe à 39 % pour les entreprises en croissance.

Finalement, 24 % des entreprises sondées en ont eu l’idée durant leur phase de maturité, et 48 % l’ont instauré à cette période, en majorité (47 %) parce que ces entreprises matures souhaitaient garder leurs bons employés.

« Nous passons beaucoup de temps à écouter les clients en tâchant d’assimiler tout ce qu’ils nous disent. Nous avons tant de produits à leur offrir! Mais ce qui importe avant tout, c’est l’étape où est rendue leur entreprise », croit pour sa part Joël Drolet, directeur général de Services financiers Goguen Champlain, à Dieppe, au Nouveau-Brunswick.

Une forte majorité des dirigeants (79 %) considèrent que leur régime d’avantages sociaux a atteint son objectif, et 95 % se disent plutôt satisfaits ou très satisfaits des services de leur conseiller.

Pour lire le rapport dans son entièreté, cliquez ici.

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Anaïs Chabot