Régime de retraite pour les PME : les bons arguments

Par Fabrice Tremblay | 17 avril 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plusieurs dirigeants de PME se montrent encore hésitants avant d’instaurer un régime de retraite pour leurs employés. Parmi les meilleurs arguments pour les convaincre, on peut mettre de l’avant le coût avantageux par rapport à une hausse de salaire, ainsi que le pouvoir d’attraction que cela représente pour des employés de qualité.

C’est sans compter qu’avec l’adoption probable du RVER, tous les employeurs de cinq travailleurs et plus n’auront pas le choix de mettre en place un régime de retraite.

Une nouvelle activité offerte par la RRQ, « Les régimes de retraite pour les PME : Problématiques et solutions », met en valeur quelques-uns de ces arguments. La conférence était présentée le 9 avril dernier dans le cadre d’une journée de formation pour les conseillers organisée par la CSF – section de Laval.

« En raison de la rareté de la main-d’œuvre et de la concurrence provenant des grandes entreprises, le salaire et l’assurance collective ne sont plus des éléments suffisants pour attirer les bons employés dans les PME », a rappelé la conférencière Michèle Frenette, présidente de GRMF inc.

Des chiffres favorables D’un point de vue comptable, les cotisations au régime de retraite offrent plusieurs avantages. Un montant de 1.00 $ versé en salaire coûte à l’employeur entre 1,04 $ et 1,20 $, en raison des taxes salariales. En comparaison, 1,00 $ versé dans un régime de retraite n’entraîne pas de coût additionnel pour l’employeur (sauf dans le cas d’un REER collectif).

De plus, pour 1,00 $ reçu en salaire, le gain net pour l’employé ne sera que d’environ 70 cents après impôt. En comparaison, le dollar versé dans le régime de retraite n’est pas imposable jusqu’au moment de la retraite. Michèle Frenette ajoute que, dans les faits, « ce qu’il reste à l’employé après un certain temps du dollar versé en salaire, c’est 0 $, puisqu’on a tendance à dépenser tout revenu additionnel ! »

La perspective du RVER Les propriétaires de PME qui n’ont pas voulu jusqu’à ce jour implanter un régime de retraite n’auront sans doute pas le choix de le faire sous peu. Si le Régime volontaire d’épargne retraite (RVER) entre en vigueur dans sa forme prévue, les PME de cinq employés et plus devront obligatoirement l’offrir à leurs employés, si l’entreprise n’a pas déjà de régime.

« Ça brasse beaucoup au Québec en présentement [en ce qui concerne] la retraite. Plusieurs comités de travail sont à l’œuvre. Le plus important est le comité présidé par Alban D’Amours, dont le mandat est très ambitieux », rappelle Mme Frenette. Le gouvernement du Québec attend la remise du rapport D’Amour (prévue le 17 avril) avant de prendre une décision concernant le RVER.

Quelle que soit la forme que cela prendra, une meilleure planification de la retraite des employés de PME s’imposera. Peu de PME ont un régime, et les gens ne semblent pas épargner suffisamment par eux-mêmes. Selon un sondage de la RRQ et de Question Retraite, seulement 15 % des Québécois âgés entre 45 et 54 ans possèdent plus de 100 000 $ dans un REER.

«Le RVER va représenter une opportunité pour les conseillers. Il s’agira d’un marché à couvrir rapidement et mon conseil est donc de se préparer », souligne Mme Frenette.

Fabrice Tremblay