Vos clients connaissent-ils bien le CELI?

Par Vikram Barhat | 15 février 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le gouvernement fédéral a décrété l’augmentation, le 1er janvier dernier, du plafond de cotisation annuel au compte d’épargne libre d’impôt (CELI), qui passe ainsi de 5000 $ à 5500 $.

Cet outil d’épargne est intéressant pour les propriétaires de petites entreprises, de même que pour leurs employés. Polyvalent, le CELI permet d’investir dans des comptes d’épargne à intérêt élevé, des fonds communs, des CPG ou d’autres types de placements admissibles. Le détenteur du CELI ne paie pas d’impôt sur les rendements ou les gains en capital. Malgré cela, le CELI demeure sous-utilisé.

Un récent sondage mené pour le compte d’ING rapporte que plus de la moitié des Canadiens (52 %) ne possèdent pas de CELI. Une proportion de 44 % avoue n’avoir qu’une vague idée de la manière dont fonctionne un CELI, alors que 19 % ne connaissent pas du tout cet outil d’épargne.

La plupart des propriétaires de petites entreprises ne voient pas comment le CELI peut être avantageux, notamment s’ils le comparent avec le REER, dit Ed Rempel, un planificateur financier et fondateur de Ed Rempel & Associates.

« Des CELI collectifs sont maintenant offerts, alors les employés peuvent offrir la possibilité à leurs employés d’y contribuer, explique-t-il. Toutefois, les systèmes de paie ne sont pas toujours configurés pour permettre une cotisation à un CELI. »

Selon les situations, il peut y avoir des économies d’impôts significatives à la clé.

« Les CELI sont très similaires aux REER, à l’exception qu’il n’y a pas de remboursement d’impôt quand on y contribue, pas d’imposition sur les retraits et que la cotisation annuelle est limitée à 5 500 $, ajoute M. Rempel. N’importe quel montant investi évolue à l’abri de l’impôt, jusqu’au retrait. »

L’erreur la plus commune est d’utiliser le CELI comme s’il était un banal compte d’épargne. « Les bénéfices sont plus importants si votre investissement fait des rendements à l’abri de l’impôt que s’il est investi dans le but d’éviter de l’impôt dans un compte d’épargne dont le taux d’intérêt est très faible », ajoute M. Rempel.

Pour prendre une décision éclairée quant à savoir s’il faut choisir le CELI ou le REER, les propriétaires d’entreprise doivent considérer leur taux d’imposition actuel, de même que celui qu’ils auront une fois à la retraite.

Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale pour le groupe Gestion privée de patrimoine CIBC à Toronto, affirme que, compte tenu que le CELI n’a que quatre ans, son taux de pénétration n’est pas si mal.

« Cependant, je crois qu’il y a toujours une incompréhension, peut-être à cause du nom, dit-il. [Les gens pensent] qu’il ne sert pas à autre chose qu’à l’épargne. Peut-être [qu’on aurait dû l’appeler] compte d’investissement libre d’impôt (CILI). »

Les cotisations à un REER sont déductibles d’impôt et aident à réduire le montant annuel imposable, ce qu’on appelle le remboursement REER. « Hypnotisé par le remboursement », les investisseurs ont tendance à ignorer les CELI, dit M. Rempel.

« La raison principale pour laquelle la plupart des Canadiens choisissent le REER est le remboursement, ajoute-il. L’exonération d’impôt est différée, cependant, puisque vous devez payer de l’impôt sur ​​le retrait. »

ALTERNATIVE À UN REER

Le CELI peut être une excellente alternative à un REER ou à un FERR pour les gens qui se situent dans les fourchettes d’imposition les plus basses, dit Golombek.

« Si vous êtes dans une tranche de revenu peu élevée et que vous pensez que votre revenu risque d’augmenter, il est préférable de cotiser au CELI dès maintenant, pendant que votre taux d’imposition est faible, conseille-t-il. Une fois que vous retirerez l’argent de votre CELI, le montant sera complètement libre d’impôt, même si vous vous situez dans une tranche de revenu plus élevée. »

Pour être plus précis, toute personne gagnant actuellement moins de 43 000 $ devrait probablement contribuer à son CELI avant de contribuer à un REER.

« Le CELI est de loin préférable, car [les investisseurs] peuvent être imposés de 50 % à 75 % sur les retraits de leur REER une fois à la retraite, dit M. Rempel. C’est le cas pour de nombreux employés, ce qui explique pourquoi les CELI collectifs devraient être utilisés dans les entreprises où bon nombre d’employés gagnent moins de 43 000 $ par an. »

La mise en place d’un CELI est aussi simple que la mise en place d’un REER. « Les CELI sont généralement sans frais, explique M. Rempel. Un CELI autogéré a généralement des frais d’administration annuels beaucoup moins élevés qu’un REER autogéré. »

Vikram Barhat