Assurances : briser les idées reçues

Par Anne-Marie Tremblay | 15 mars 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Chantal Mackenzie – Courtoisie

Une situation qui contribue à fragiliser leur santé financière, avertit Chantal Mackenzie, vice-présidente régionale du sud de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest/Yukon chez Plan de protection du Canada, une société de la Financière Foresters.

Rares sont les discussions entre amis qui portent sur l’assurance, surtout l’assurance vie, constate Chantal Mackenzie. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les idées reçues ont la vie dure. « Il est commun de croire que l’assurance vie et maladie grave sont destinées à la personne qui rapporte le revenu principal dans la famille, ce qui exclut plusieurs personnes, comme le parent qui est resté à la maison ou les femmes qui ont opté pour un horaire souple. »

Même si les choses tendent à changer, alors que les femmes qui poursuivent une carrière sont de plus en plus nombreuses, cette façon de penser teinte encore la façon d’aborder les questions de sécurité financière ainsi que les habitudes des Canadiens.

D’autres mythes tenaces nuisent aussi aux femmes, comme le fait de penser que l’assurance est un produit de luxe et n’est utile que pour celles qui ont des enfants à charge. D’autres croient, à tort, que la couverture offerte au travail est suffisante. Les jeunes ont aussi tendance à penser que ce genre de protection n’est utile qu’en vieillissant. « Il faut ouvrir la discussion le plus tôt possible avec les femmes et leur présenter les différentes couvertures disponibles, car plus elles attendent, plus leurs primes risquent de coûter cher », précise Chantal Mackenzie.

ÉCART HISTORIQUE

Ces idées préconçues expliquent en partie l’écart historique qui s’est creusé entre les hommes et les femmes en matière d’assurances, note la vice-présidente. Si les données compilées par Plan de protection du Canada montrent que la différence tend à s’amenuiser, il n’en demeure pas moins que seulement 58 % des femmes canadiennes sont détentrices d’une assurance vie, contre 69 % des Canadiens, selon une étude de Life Insurance Marketing and Research Association (LIMRA) publiée en 2020. « Non seulement moins de femmes ont une assurance vie, mais le montant pour lequel elles sont assurées est en moyenne 25 % inférieure à celui des hommes », ajoute-t-elle.

Un retard à ne pas prendre à la légère, alors que les femmes ont une espérance de vie plus longue, ont généralement un revenu moindre et jouent plus souvent le rôle d’aidantes naturelles. « Les assurances sont aussi souvent associées au fait de protéger leur revenu, mais il faut tenir compte de la contribution des femmes dans la famille », précise-t-elle. Pour Chantal Mackenzie, il est donc crucial de protéger sa sécurité financière. « Le fait de discuter ouvertement des plans de protection qui existent permet de démystifier ces produits et de rappeler qu’il existe plusieurs options permettant de répondre aux besoins, aux objectifs et au budget de chaque cliente. »

« C’est dommage que les femmes soient si peu assurées alors que les polices d’assurance vie traditionnelles comportent de nombreux avantages, même si ceux-ci sont souvent ignorés, comme la couverture potentielle des complications liées à la grossesse, telles que la prééclampsie et le diabète gestationnel », poursuit la vice-présidente.

En effet, certaines assurances sont bien adaptées à la réalité des femmes, mais il faut que les conseillers soient proactifs à l’heure de parler avec leurs clientes. « Il faut aussi informer, éduquer les femmes sur l’importance d’avoir une assurance vie pour qu’elles sachent qu’elles seront protégées quoi qu’il arrive. »

Anne-Marie Tremblay

Anne-Marie Tremblay est journaliste indépendante.