Koïos Intelligence en mode croissance

Koïos Intelligence, cette PME qui développe des outils conversationnels d’intelligence artificielle pour les professionnels de l’assurance, prévoit doubler de taille d’ici un an.

« Nous avons pris le temps d’enraciner nos valeurs, notre vision, pour créer des fondations solides, si bien que nous sommes prêts à accélérer la croissance », mentionne Mohamed Hanini, président, directeur général et chef de la technologie de cette entreprise lancée en 2017. La start-up, qui compte actuellement une quarantaine d’employés, prévoit multiplier par deux ses effectifs dans la prochaine année. Pour l’aider à se propulser sur de nouveaux marchés, Koïos prévoit aussi ajouter des antennes en France ainsi qu’aux États-Unis.

La start-up vient d’ailleurs de compléter une première ronde de financement qui lui a permis de récolter 6,5M$ auprès d’investisseurs privés et de bailleurs de fonds comme Propulia Capital, Développement économique Canada, Exportation et développement Canada, Caisse Desjardins des Technologies. Un montant qui permettra à la PME de consolider sa position sur le marché canadien, explique Mohamed Hanini. Or, il ne s’agit que d’une première étape pour le fondateur, alors que l’équipe travaille déjà sur une deuxième ronde qui permettra notamment d’élargir son marché aux territoires américains et européens.

RÉVOLUTIONNER LE MAGASINAGE D’ASSURANCE

« À moyen terme, notre objectif est de devenir le premier assistant conversationnel dans l’industrie des assurances au Canada et aux États-Unis et de révolutionner ainsi la façon dont on magasine les protections d’assurance », assure-t-il.

Pour cela, l’équipe a mis au point Olivo, un agent conversationnel qui fait le pont entre le consommateur et le professionnel de l’assurance. Grâce à l’intelligence artificielle, cet assistant virtuel peut discuter avec le client, répondre à ses questions, analyser sa situation et lui proposer les meilleures protections, en fonction de ses besoins. Le courtier arrive ensuite en renfort pour aider les clients à effectuer les meilleurs choix et compléter le processus de soumission avec lui.

« Notre plate-forme est connectée aux compagnies d’assurances, si bien que l’assistant est capable de donner un prix. Toutefois, il ne s’agit que d’une première estimation. Ça prend ensuite un courtier pour optimiser sa prime. Il vient donc jouer son rôle, c’est-à-dire de conseiller le client pour l’orienter vers le meilleur assureur, en fonction de son profil », détaille Mohamed Hanini. Des fonctions qui s’avèrent aussi utiles pour les agents d’assurance, puisque de plus en plus de compagnies vendent leurs produits directement aux consommateurs, ajoute-t-il.

Cette solution technologique permet de répondre aux besoins des consommateurs, alors que 65% d’entre eux préféreraient magasiner leurs assurances en ligne, selon les données compilées par Koïos Intelligence. De plus, 75% des répondants veulent une réponse rapide, soit en moins de cinq minutes.

ASSISTER LES PROFESSIONNELS

Olivo est aussi fort utile pour les clients qui ont besoin de modifier un contrat existant, parce que leur situation a changé, ajoute Mohamed Hanini. « En fait, toute l’information est envoyée directement au système du courtier, si bien qu’il n’y a plus aucune saisie de données. » En réduisant cette portion cléricale qui prend souvent beaucoup de temps, les professionnels de l’assurance peuvent se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée, argue-t-il. L’assistant leur permet aussi de fluidifier le travail en périodes de pointe.

Les spécialistes peuvent également utiliser cet outil comme assistant personnel, pour tout ce qui concerne la gestion des commandes, les réinitialisations de mot de passe, l’authentification, le renouvellement, la mise à jour d’un contrat, etc. « Le consommateur n’est pas le seul bénéficiaire de cette plate-forme, puisque l’agent d’assurance et le courtier pourraient l’utiliser pour des tâches internes ou pour répondre à des questions complexes en assurance, utile pour les nouveaux par exemple. »

« La standardisation des processus permet ainsi une plus grande efficacité tout au long de la chaîne de valeur, des réductions de coûts d’administration de 30% pour les courtiers ou agents d’assurance et une augmentation potentielle de 400% des taux de conversion de ventes », fait aussi valoir l’entreprise.

La plate-forme couvre tous les types d’assurance, ajoute le fondateur « Chaque ligne d’affaires a son cerveau et son robot. En fait, nous avons créé des experts-robots pour l’assurance auto, habitation, etc. » Le robot conversationnel est programmé pour décoder les intentions du client et lui offrir une réponse préprogrammée. « Nous nous sommes concentrés sur la conformité des données et c’est un travail de fonds. Nous avons aussi ventilé le tout, en fonction des différentes provinces. » Une spécialisation qui distingue Koïos Intelligence de la concurrence, estime Mohamed Hanini.

LE VENT DANS LES VOILES

Aujourd’hui, la solution technologique développée par la PME a été adoptée par une dizaine de clients, comme PMA Assurances, Assurance Groupe Tardif et Rogers Insurance, l’un des plus grands courtiers d’assurance au Canada, explique Mohamed Hanini.

D’ici la prochaine année, l’équipe prévoit développer de nouvelles fonctionnalités à sa plate-forme, par exemple lors de l’embauche ou de départ d’un agent d’assurance ou d’un courtier. « Quand une personne se joint à l’équipe, il faut contacter toutes les compagnies d’assurance pour lui donner accès aux différentes plates-formes. L’assistant pourrait s’occuper d’envoyer ces différents courriels à la place des gestionnaires », donne-t-il en exemple.

« Nous avons pris beaucoup de temps à opérationnaliser l’intelligence artificielle et le traitement de langage naturel dans le domaine de l’assurance pour nous démarquer par rapport aux compagnies offrant des assistants virtuels qui peinent à finaliser un parcours client », résume Mohamed Hanini. Selon lui, la jeune pousse montréalaise, qui a aussi un bureau en Tunisie pour assurer un service 24 heures sur 24, est donc fin prête pour la croissance.