La Capitale et SSQ Assurance regroupent leurs activités

Par La rédaction | 29 janvier 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jean St-Gelais et Jean-François Chalifoux
Photo: gracieuseté SSQ

La Capitale Assurance et services financiers et SSQ Assurance fusionneront leurs activités au cours des prochains mois pour devenir l’un des plus importants acteurs du secteur au Canada, annoncent les deux entreprises.

Dans un communiqué conjoint diffusé mercredi, elles indiquent avoir l’« intention ferme de regrouper leurs activités », ce qui fera de cette nouvelle entité « la plus importante mutuelle d’assurance au pays », puisqu’elle comptera dès le départ 4 700 employés et plus de 3,5 millions de membres et clients.

La Capitale et SSQ Assurance sont deux entreprises de taille similaire aux activités complémentaires, souligne le communiqué, qui rappelle que la première occupe une place importante dans le secteur de l’assurance de dommages alors que la seconde se démarque plutôt en assurance collective. « Le regroupement, qui se fait sur une base d’égal à égal, servira de levier pour les deux organisations. Il permettra à la nouvelle entreprise d’accélérer sa croissance et d’accroître sa compétitivité dans le contexte où le monde de l’assurance évolue rapidement », peut-on lire.

PLUS DE 20 G$ D’ACTIFS SOUS GESTION

Estimant que cette opération représente « une occasion unique de bâtir ensemble une nouvelle entreprise avec une portée pancanadienne tout en assurant le maintien à long terme du siège social à Québec », les deux firmes soutiennent que la nouvelle entité « s’érigera sur des bases solides grâce à des employés compétents, des valeurs mutualistes bien ancrées, des finances solides et des expertises diversifiées ». Au total, ses actifs sous gestion combinés s’élèveront à plus de 20 milliards de dollars, et la valeur des primes consolidées, à cinq milliards.

Interrogé par Conseiller sur les prochaines étapes menant vers la fusion, Jean St-Gelais dit espérer que les choses iront « le plus vite possible ». « Il reste encore des étapes à franchir avant de concrétiser le regroupement, notamment l’approbation des autorités réglementaires et des assemblées de mutualistes ainsi que des modifications aux lois privées qui constituent les deux mutuelles », relève toutefois l’actuel président du conseil d’administration et chef de la direction de La Capitale.

« La fusion et les modifications que cela implique quant à nos lois respectives devront être approuvées par l’Assemblée nationale. La session parlementaire débute en février et nous espérons que ce changement sera rapidement validé. En effet, maintenant que l’annonce a été faite, nous aimerions que les choses aillent vite, car cette situation pourrait générer de l’incertitude pour les employés et les clients et nous tenons à rassurer tout le monde. En résumé, nous voulons procéder rapidement, mais bien faire les choses », poursuit le dirigeant. Si tout se passe bien, prévoit-t-il, les activités du nouveau groupe commenceront « avant le début de l’été ».

DES PRIMES MOINS CHÈRES POUR LES CLIENTS?

Jean St-Gelais insiste également sur le fait que, pour le moment, le projet de fusion n’entraînera aucun changement dans les activités des deux firmes, et qu’il n’aura donc aucune incidence sur les services fournis aux consommateurs. « À court terme, cela ne changera rien pour eux. Durant les prochains mois, et aussi longtemps que le regroupement ne sera pas effectif, chacune maintiendra ses activités propres et continuera à servir ses clients comme elle le fait habituellement. »

Lorsque la fusion aura eu lieu, « l’objectif est de parvenir à une intégration complète en l’espace de trois ans, ajoute le patron de La Capitale. Nous visons à ce que les bénéfices qui seront tirés des synergies, par exemple en technologies de l’information avec un meilleur recrutement de la main-d’œuvre, nous permettent un meilleur développement. Dans l’ensemble, les gains que nous ferons à tous les niveaux, notamment en termes de placements, devraient nous permettre d’être plus compétitifs, et donc peut-être d’offrir de meilleurs tarifs aux clients que si nous le faisions individuellement. En décidant de nous regrouper, notre objectif est avant tout d’être plus solides, plus forts et plus compétitifs. Et si nous réussissons, ce sont nos clients, nos membres, qui en profiteront. »

Un processus pour déterminer le nom et l’image du nouveau groupe a par ailleurs été lancé. « Nous avons mandaté l’agence de création lg2, spécialisée dans l’élaboration d’image de marque, pour nous accompagner dans notre démarche de trouver un tout nouveau nom qui représentera bien l’histoire, les valeurs et la culture de nos deux entreprises. On part d’une feuille blanche, et nous souhaitons que cette recherche soit un exercice participatif et inclusif pour nos équipes à l’interne, qui sont elles aussi spécialisées en image de marque. Donc, ce sont tous ces gens-là qui vont travailler avec la firme que nous avons sélectionnée pour nous fabriquer un nouveau nom et une nouvelle identité de marque », explique de son côté Jean-François Chalifoux, aujourd’hui président-directeur général de SSQ Assurance.

« DES CENTAINES DE POSTES SERONT CRÉÉS »

« L’objectif de notre regroupement est de générer de la croissance et d’assurer la pérennité de nos entreprises. Par conséquent, ce que nous visons, c’est la création d’emplois durables et bien rémunérés. Évidemment, comme dans toute opération de fusion d’envergure, on devra passer par une phase d’intégration durant laquelle il y aura des réaménagements de postes, des départs pour toutes sortes de raisons. Mais nous sommes convaincus que ces départs, qui de toute façon auraient eu lieu, seront largement compensés par l’arrivée de nouveaux talents. Au cours des trois à cinq prochaines années, nous devrons combler des centaines de postes pour assurer le cours normal de nos activités. Donc, nous avons plus que jamais besoin de gens talentueux, compétents et engagés », conclut le pdg de SSQ Assurance.

Lorsque la nouvelle entité sera formée, il est prévu que Jean St-Gelais siégera à titre de président du conseil d’administration, et que Jean-François Chalifoux agira pour sa part comme président-directeur général.

La rédaction