« L’assurance maladies graves, un produit encore mal compris »

Par Sylvie Lemieux | 6 mai 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Plus difficile à vendre, parfois mal comprise… L’assurance maladies graves, même si elle est plus en demande, reste encore un « produit mal aimé », selon Louis Thibault, vice-président Ventes assurances-investissements chez MICA Cabinets de services financiers.

Un récent rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF) est venu jeter de l’ombre sur l’assurance maladies graves (AMG). Il en est ressorti qu’une demande d’indemnité sur cinq était refusée en raison principalement des limitations ou exclusions.

Chez MICA, cette statistique étonne. « On n’a pas eu de problèmes lors de réclamations », assure Louis Thibault.

COUVERT, PAS COUVERT

N’empêche, ce n’est pas tout le monde qui comprend bien le concept de maladies graves. Le rapport de l’AMF, basé sur des données transmises par une vingtaine d’assureurs, faisait aussi ressortir que les consommateurs ne comprennent pas toujours l’ensemble des clauses au contrat qui sont souvent écrites dans un jargon médical et technique difficile à saisir pour les non-initiés.

« Ce ne sont pas tous les cancers qui sont couverts par ce type d’assurance, seulement ceux qui ont le potentiel de mener à la mort, explique Louis Thibault. Certains cancers de la peau ou du sein, par exemple, ne menacent pas la vie et ne sont donc pas admissibles. Cela vaut aussi pour d’autres maladies comme l’infarctus. Tout dépend des dommages subis au cœur. »

« C’est un produit plus difficile à vendre en ce sens qu’il faut prendre le temps de bien l’expliquer et de demander tous les renseignements nécessaires auprès du client, notamment l’historique familial, ajoute-t-il. D’un assureur à l’autre, les types de couvertures diffèrent. C’est notre responsabilité de donner toute l’information au client. ».

UN PRODUIT EN DEMANDE

Chez MICA, la demande est en augmentation pour l’AMG. « On en vend beaucoup notamment pour les enfants, précise Louis Thibault. Les parents doivent souvent arrêter de travailler pour prendre soin de leur enfant malade. L’assurance maladies graves peut pallier une perte de salaire temporaire et aider à assumer le coût de certains médicaments. »

« Le premier réflexe des gens, c’est de prendre une assurance vie. Pourtant, ce qui peut nous mettre le plus en difficulté, c’est une longue maladie qui nécessite des soins coûteux. C’est dans ces circonstances que l’assurance maladies graves prend toute sa valeur », affirme-t-il.

À quel âge vaut-il mieux la prendre pour soi-même ? « Le plus tôt, c’est le mieux. Or, avant d’agir, les gens attendent souvent l’apparition de premiers bobos ou quand des proches tombent malades », constate-t-il.

C’est aussi une question de moyens financiers. L’AMG peut être coûteuse. D’un assureur à l’autre, la fourchette de prix est plutôt large en fonction des couvertures offertes et du type d’assurance choisi — permanente ou temporaire, selon Louis Thibault.

« Il faut procéder à une analyse des besoins pour déterminer si cela vaut la peine ou non, conseille-t-il. C’est du cas par cas. L’assurance maladies graves est particulièrement indiquée pour les entrepreneurs qui ne bénéficient pas d’assurance collective. Elle complète alors l’assurance invalidité. »