L’industrie mondiale de l’assurance vie à un tournant

Par La rédaction | 7 Décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À l’échelle mondiale, les assureurs-vie font face à des vents contraires, mais de nouvelles opportunités se dressent aussi devant eux qui seront source de création de valeur, affirment les auteurs du Rapport mondial sur l’assurance 2023 : Réinventer l’assurance-vie, publié par la firme McKinsey (en anglais seulement).

Dans les années à venir, les assureurs-vie seront confrontés à des défis persistants, tels que les rendements après coût du capital et les risques géopolitiques, ainsi qu’à de nouveaux défis et incertitudes, tels qu’une inflation élevée et des environnements macroéconomiques volatils.

D’autres tendances fortes seront plutôt favorables pour l’industrie. Parmi elles, il y a le fait que les citoyens sont plus que jamais conscients d’être personnellement responsables de leurs futurs frais de santé et de retraite. Dans les économies avancées, les programmes gouvernementaux de santé et de retraite connaissent des déficits de financement important.

À l’échelle mondiale, le déficit était estimé à près de 41 000 milliards de dollars en 2016, selon The Geneva Association. Il est plus que probable que le montant ait encore gonflé depuis, ce qui crée des opportunités pour les assureurs du secteur.

Autre occasion de croissance à saisir : les taux d’intérêt nominaux qui resteront élevés dans un avenir prévisible, les banques centrales ayant déjà annoncé d’autres hausses afin de maîtriser l’inflation.

Il y a aussi la technologie qui continuera de prendre de plus en plus de place afin de répondre aux attentes des clients. Elle a aussi permis à de nombreux assureurs de modifier leurs modèles commerciaux, d’adopter des méthodes de travail plus agiles et de nouvelles stratégies d’attraction des talents.

Enfin, la croissance des affaires passera par l’émergence de nouveaux marchés du côté de l’Asie où la population augmente à un rythme rapide. La situation géopolitique dans certains des pays asiatiques pourrait toutefois entraîner des risques non négligeables.

DES VOIES PORTEUSES MALGRÉ LES TURBULENCES

Ces dernières années, l’industrie mondiale de l’assurance-vie et de la retraite a été confrontée à une instabilité croissante qui a affecté la performance et la croissance des entreprises. McKinsey en faisait d’ailleurs mention dans son premier rapport sur les assureurs-vie publié plus tôt cette année et qui démontrait le besoin de repenser les modèles d’affaires.

Plusieurs forces contribuent à cette instabilité et elles vont continuer d’influencer l’industrie au cours de la prochaine décennie. Malgré les turbulences, quelles voies devront emprunter les assureurs-vie pour générer de la croissance ?

Selon McKinsey, ils auront un « nombre vertigineux d’options à leur disposition » dans les années à venir, tout comme les investisseurs.

Il y a notamment le regroupement de produits et le dégroupage fonctionnel, une approche de plus en plus considérée par l’industrie qui permettra de stimuler la création de valeur.

Traditionnellement, les assureurs ont réalisé des bénéfices et de la croissance en identifiant des produits et des marchés attractifs, tels que la protection individuelle et les rentes, et en structurant leur chaîne de valeur de bout en bout pour soutenir ces produits et ces marchés.

À l’avenir, ils pourraient se concentrer sur les sources de création de valeur distinctive en établissant au besoin des partenariats pour mettre l’accent sur la spécificité. Ils laisseront alors les autres parties de la chaîne de valeur à d’autres joueurs intéressés à s’y investir. Certains pourraient se diversifier par exemple dans les écosystèmes de la santé et de la protection s’il y a une demande de leurs clients.

DES OCCASIONS PAR SECTEUR

Cette structure changeante de l’industrie créera de nouvelles opportunités pour savoir où et comment les assureurs-vie créent de la valeur, augmentant la pertinence de l’industrie pour les consommateurs et son attrait pour les investisseurs.

Du côté des assureurs adossés à des capitaux privés et des acteurs de la gestion participative, la croissance pourrait passer par le développement d’activités plus axées sur les flux au-delà des fusions et acquisitions traditionnelles et de l’expansion internationale ou géographique. Ils peuvent également continuer à renforcer leurs capacités de gestion des risques (compte tenu du profil de risque relativement plus élevé de leur portefeuille d’investissement) et améliorer encore leurs capacités de gestion des investissements grâce à un rééquilibrage plus dynamique du portefeuille.

Pour leur part, les mutuelles pourraient décider d’innover davantage dans leurs offres de produits pour se distinguer et transformer leurs capacités de distribution et d’engagement des clients. Ils pourraient également augmenter leur efficacité opérationnelle pour réduire les coûts et se concentrer sur leur qualité de gouvernance pour améliorer la productivité et l’allocation du capital.

À l’avenir, les assureurs cotés en bourse devront savoir où ils ont un avantage concurrentiel unique capable de générer du capital, que ce soit dans certaines zones géographiques, des secteurs d’activité ou des parties de la chaîne de valeur.

Enfin, alors que la demande évolue vers des produits plus spécifiques à chaque consommateur, les assureurs publics devront développer des produits innovants mieux adaptés à l’évolution des besoins des clients en plus de suivre le rythme de la transformation numérique observé chez les assureurs du secteur privé.