Une assurance invalidité pour les agriculteurs

Par Didier Bert | 15 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Photo : 123RF

Un nouveau produit d’assurance invalidité, le Programme agricole du Québec (PAQ), spécifique aux agriculteurs, fera son apparition en août sur le marché, à l’initiative de la conseillère Chantal Denault, par ailleurs exploitante agricole.

« J’ai quatre enfants, et c’est un peu mon cinquième », rit Chantal Denault, conseillère en sécurité financière et représentante en épargne collective. Cela fait cinq ans qu’elle a commencé à travailler sur ce projet de produit d’assurance invalidité qui vise à répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs.

AGRICULTRICE EN ESTRIE

C’est que Chantal Denault connaît bien le sujet. « Avec mon conjoint, nous avons une ferme laitière, une ferme porcine et les grandes cultures », précise-t-elle. Et dans son activité agricole en Estrie, la représentante a conscience du manque de couverture en assurance invalidité dans ce secteur.

Quand il lui arrive un problème, l’agriculteur québécois se retrouve bien souvent sans aide financière. « Je voulais protéger les agriculteurs de leur vivant : ils ont des actifs mais peu de liquidités, explique Mme Denault. J’étais convaincue qu’il y avait un besoin, parce que j’ai vu des situations, des accidents, pour lesquels une assurance adaptée aurait fait la différence. »

Même si les équipements agricoles peuvent représenter des actifs importants, les agriculteurs se contentent souvent de se payer un faible revenu. Avec un bénéfice faible et une rémunération peu importante, les produits classiques d’assurance invalidité à émission simplifiée ne peuvent que verser des montants réduits, constate-telle.

SUR MESURE

Chantal Denault a convaincu l’assureur Croix Bleue de manufacturer le produit PAQ en répondant aux besoins précis des agriculteurs et de leurs employés. « J’ai présenté le projet avec les caractéristiques idéales à offrir à mes confrères et à mes consoeurs en agriculture », souligne-t-elle.

L’adhésion se fait sans examen médical. Le critère de profession habituelle, souvent réservé aux cols blancs, est ainsi applicable en produit non garanti jusqu’à 65 ans aux propriétaires d’au moins 20 % des parts d’une entreprise agricole. « Et nous avons revu les classes d’emploi pour mieux refléter la réalité, et la diversité entre les 27 spécialités agricoles reconnues par l’UPA, ajoute-t-elle. J’ai vérifié chaque métier! »

L’INTÉRÊT DE LA RELÈVE

À l’issue de cinq années de travail, Chantal Denault et Croix Bleue ont finalisé le produit PAQ, qui sera distribué -–avec une exclusivité d’une année – par Aurrea Signature, l’agent général avec lequel travaille la représentante. « Nous avons vu un marché peu exploité, et mal exploité », explique François Blanchet, vice-président Développement des affaires provinciales à Aurrea Signature.

Ce marché voit d’ailleurs arriver une relève plus conscientisée à ce type de besoins, observe Chantal Denault. La nouvelle génération est mieux informée, quand les précédentes prenaient moins le temps de s’assoir, ajoute-t-elle.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.