Fonds communs : Lipper concurrencera Morningstar Canada

18 juillet 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(19-07-2006)D’ici la mi-août, les conseillers auront accès à une nouvelle base de données pour analyser les performances des fonds communs. En effet, la firme américaine Lipper a conclu une entente avec le Comité canadien de normalisation des fonds d’investissement(CNFI)qui l’autorise à utiliser les catégories du CNFI pour construire sa base de données.

On trouvera donc trois principales sources d’information sur les fonds communs distribués au pays: Morningstar Canada(via le système PALTrack), GlobeFund.com et Lipper, qui exploite déjà aux États-Unis et en Europe un logiciel similaire à PALTrack.

L’arrivée de Lipper est le résultat d’une querelle entre Morningstar et le CNFI . En mars dernier, lasse d’attendre que le CNFI accouche d’une méthode novatrice de catégorisation des fonds communs, Morningstar a décidé de quitter les rangs du comité et de lancer son propre modèle de classement de fonds. Ce modèle, actuellement à l’étude, propose 46 catégories de fonds et 15 autres dédiés aux fonds spéculatifs et de couverture.

Entre-temps, le CNFI a élaboré un classement des fonds communs qui compte 38 catégories, soit quatre de plus que l’ancien modèle. Mais avec le départ de Morningstar, le CNFI perdait les outils d’analyse de performance des fonds, essentiels pour les conseillers qui préparent des recommandations d’achat ou de vente.

Le CNFI n’a donc pas « hésité à dérouler le tapis rouge pour Lipper », ironise Rudy Luukko, rédacteur en fonds de placement à Morningstar Canada. Pour Lipper, il s’agit d’une deuxième présence au sein du CNFI. La première remonte à 2003. Lipper avait mandaté un employé de son bureau de Denver pour siéger au CNFI, mais on l’avait remercié en raison de ses absences trop nombreuses.

Cette fois, Lipper promet d’être assidue. Il faut dire que son intérêt économique est marqué, puisque l’entreprise, une filiale de l’agence de presse Reuters, a commencé à solliciter les cabinets en épargne collective au pays.

Par ailleurs, les spéculations vont bon train sur le retour éventuel de Morningstar Canada au sein du CNFI. Selon Rudy Luukko, les principales sociétés de fonds sont majoritairement en faveur d’un seul ensemble de catégories, par opposition à des systèmes concurrents. « La question est de savoir lequel des deux systèmes serait le plus avantageux pour les investisseurs », conclut-il.