Morningstar Canada présente trois bons gestionnaires de fonds d’obligations

18 juillet 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les détenteurs d’obligations ne l’ont pas eu facile en 2008. Les soubresauts du marché du crédit, l’incertitude liée aux taux d’intérêt, des cours pétroliers battant tous les records, le risque d’une récession et la déflation du dollar américain ont jusqu’à maintenant refroidi les marchés obligataires. Pour couronner le tout, les investisseurs sont de plus en plus méfiants face au risque de crédit accru que présentent certaines entreprises.

Malgré cela, une poignée de gestionnaires ont réussi à naviguer dans ces eaux troubles avec succès, dit l’analyste Bhavna Hinduja, de Morningstar Canada. Elle en présente trois qui n’ont pas seulement connu une réussite récente, mais connaissent le succès depuis longtemps. «Et au vu de leur palmarès, nous croyons que leurs portefeuilles respectifs sont en bonne posture pour bénéficier d’un revirement du marché obligataire», souligne-t-elle.

* Stephen Burke, de Phillips, Hager & North (PH&N). Les gestionnaires de PH&N ont livré de bons résultats en 2008 dans tous leurs mandats obligataires. Le fonds PH&N Obligations à rendement global, que gère Stephen Burke, a particulièrement retenu l’attention de Bhavna Hinduja. Bien que ce fonds n’ait pas produit de grosses performances récemment, son rendement de 2,3% pour la première moitié de l’année bat 92% de ses pairs dans la catégorie Revenu fixe canadien. De plus, il surpasse l’Indice obligataire universel TSX DEX de 10points de base.

Au lieu de se réfugier dans les obligations gouvernementales, Stephen Burke et son équipe obligataire privilégient les obligations de sociétés de qualité plus élevée parce qu’ils croient que ce domaine fournit certaines des occasions de risque/rendement les plus attrayantes sur le marché des titres à revenu fixe.

* Bruce Corneil, de Beutel Goodman. Malgré les rudes conditions boursières, le gestionnaire Bruce Corneil a gardé son fonds de revenu Beutel Goodman dans le peloton de tête jusqu’à présent cette année. Son rendement de 2,2% pour l’année à ce jour fait suite à une solide prestation en 2007, où il a occupé la deuxième place de la catégorie Revenu fixe canadien. De plus, son faible ratio des frais de gestion (0,80%) lui donne un avantage colossal par rapport à la majorité de ses pairs dans le monde à rendement modique des placements obligataires.

Un élément qui a fortement joué en faveur du succès récent de ce fonds est sa participation zéro aux obligations émises par les sociétés de services financiers. Bruce Corneil et son équipe comptent parmi les rares gestionnaires à éviter depuis longtemps cette partie du marché obligataire, croyant que les banques manquent de transparence et sont trop cycliques. «Au lieu de cela, il s’est principalement fixé sur des sociétés à faible croissance mais stables, évoluant dans les industries des services publics et des oléoducs», note Bhavna Hinduja.

* Hanif Mamdani, de PH&N. «Bien qu’il ne soit pas gestionnaire de fonds d’obligations de base, Hanif Mamdani, timonier de longue date du fonds d’obligations à rendement élevé PH&N mérite une mention particulière», estime l’analyste. En effet, il a mené ce fonds vers un rendement pour les six premiers mois de l’année de 1,8%, ce qui lui donne la cinquième place de la catégorie Obligations à rendement élevé. De plus, des résultats aussi solides s’inscrivent dans une des périodes les plus difficiles qu’aient traversées les marchés du crédit depuis près de trente ans.

Le récent succès de ce fonds peut être attribué à la stratégie prudente et sensée de Hanif Mamdani. Pour constituer le noyau de ce portefeuille, il achète du crédit de haute qualité, habituellement des titres de créances cotés BBB ou BB, au lieu de rechercher les revenus plus élevés. Cela a été bénéfique dans la tourmente actuelle des marchés à rendement élevé, mais peut aussi créer des résultats plus faibles aux périodes d’euphorie. Alors que le noyau est prudent, l’écorce (environ le quart du portefeuille) est consacrée à des positions plus opportunistes qui peuvent souvent s’accompagner de risques de défaut plus grands.

Récemment, il a maintenu une position générale défensive. À l’instar de la plupart des mandats obligataires PH&N, il a démontré un penchant vers des titres à échéance plus brève et de qualité plus élevée, qui ont été à la source de son surclassement. Hanif Mamdani croit que les marchés d’obligations à rendement élevé vont subir dans l’année qui vient un mouvement de correction supplémentaire, et continuera donc à maintenir une approche prudente. «Et compte tenu de son historique de minimisation des pertes, nous pensons que ce fonds devrait mieux se comporter que ses pairs dans un marché baissier pour le crédit», conclut Bhavna Hinduja.

Pour consulter l’analyse de Bhavna Hinduja, de Morningstar Canada, cliquez ici.