5 pièges à éviter avec les petites capitalisations

Par La rédaction | 16 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : funwayillustration / 123RF

Les investisseurs qui misent sur les petites capitalisations rêvent de dénicher le prochain Apple ou Amazon, mais il leur arrive souvent d’être déçus. Dans le Financial Post, le chroniqueur Peter Hodson partage cinq pièges à éviter lorsque l’on recherche une petite capitalisation qui pourrait prendre de la valeur.

1. LES ÉMISSIONS D’ACTIONS À BAS PRIX 

La plupart des petites entreprises ont besoin d’argent. Elles émettent donc des actions pour se financer, parfois à très bas prix puisque la valeur de chacune de leurs actions est basse. Mais plus le prix de l’action est faible, plus il faudra en émettre pour obtenir un financement. Cela provoque une grande dilution.

Peter Hodson donne l’exemple de Prometic Life, qui a amassé 75 millions de dollars en vendant des actions à 0,015 dollars l’unité et s’est retrouvé avec 23 milliards d’actions en circulation, avant de procéder à une consolidation. L’action de Prometic a chuté de 93 % au cours de la dernière année. 

2. LES DIRIGEANTS VENDENT LEURS ACTIONS

Il peut arriver que les cadres d’une entreprise décident de vendre une partie de leurs actions. Lorsque l’entreprise a connu une forte performance et que les titres ont pris de la valeur, cela peut correspondre à un exercice normal de rééquilibrage de leur portefeuille. Il s’agit alors simplement de diminuer l’exposition à une seule entreprise.

Mais lorsque la vente se fait alors que les actions n’ont pas gagné de valeur, cela devrait nous alerter. Surtout s’il s’agit d’une vente majeure, par exemple un dirigeant qui se débarrasse de la moitié de ses actions sans vraiment encaisser de profit. Parfois, cela signifie qu’il a renoncé à voir le potentiel de l’entreprise se réaliser.

3. DES VENTES QUI NE SE CONCRÉTISENT PAS

Peter Hodson offre ici les exemples de Covalon et Reliq Health. Covalon a annoncé l’an dernier un contrat de vente de 100 millions de dollars au Moyen-Orient, mais n’en a toujours pas tiré le moindre revenu significatif. L’action est en baisse de 54 pour cent cette année.

Reliq, de son côté, a dû communiquer de nouvelles informations financières devant les incertitudes grandissantes concernant la certitude et les échéanciers de certains revenus prévus. Les petites entreprises doivent voir leurs ventes croître et non rater des ventes. L’action de Reliq est en baisse de 77 % cette année.

4. TROP DE PETITES CAPITALISATIONS BOURSIÈRES 

Quand on parle de petites capitalisations, il y a petit et il y a carrément minuscule. Des données de Bloomberg analysées par Peter Hodson montrent plus de 1 000 entreprises dont la capitalisation boursière est inférieure à 10 millions de dollars. Juste rester en Bourse peut leur coûter environ 375 000 dollars par année en frais divers. Si la capitalisation boursière de la compagnie est de 5 millions de dollars, elle dépense donc 7,5 % de sa capitalisation juste pour rester listée, avant même d’avoir fait un quelconque investissement dans sa croissance. C’est comme un ratio de frais de gestion de 7,5 % sur un fonds commun de placement. Personne n’achèterait un tel produit. 

Ces entreprises doivent donc émettre de nouvelles actions ou emprunter de l’argent juste pour rester en Bourse. Pour Peter Hodson, il est mieux d’éviter les entreprises dont la capitalisation boursière est inférieure à 25 millions de dollars. 

5. DES CHANCES D’ÉCHEC TROP ÉLEVÉES

Dans le cas de certaines entreprises, le succès est entièrement lié à un seul résultat, comme faire approuver un nouveau médicament. Ainsi, il n’est pas rare de voir les investisseurs miser sur une pharmaceutique qui développe un médicament supposément prometteur. Si ce dernier arrive sur le marché, l’investissement peut rapporter gros. Mais au Canada, c’est assez rare que tout se passe aussi bien. Plusieurs entreprises ont vu leur titre s’écrouler après avoir échoué à amener un médicament sur le marché.

VBI Vaccines, par exemple, a vu son action plonger de 65 % en une seule journée, en juin dernier, quand son vaccin contre l’hépatite B a raté son objectif. Peter Hodson suggère de préférer des entreprises qui ont déjà un produit ou un service à vendre et dont l’avenir ne tient pas à une approbation gouvernementale.

Quoiqu’on fasse, le risque reste toutefois omniprésent sur ces marchés. Il y a le risque de perdre son investissement en raison de l’échec de l’entreprise, bien sûr. Mais il y a aussi celui, plus sournois, de ne pas résister à la tentation de vendre ses actions lorsqu’elles ont pris 100 %, 200 % ou 1 000 % de valeur et de les voir ensuite exploser et gagner 10 000 % de valeur. Les petites capitalisations sont réservées à ceux qui ont les nerfs solides!

La rédaction