Actions canadiennes ou américaines?

Par La rédaction | 3 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Drapeau américain et canadien se chevauchant.
Photo : Laurent Davoust / 123RF

Alors que les perspectives de croissance en Amérique du Nord font l’objet d’une révision à la baisse, vaut-il mieux se tourner vers les actions canadiennes ou les actions américaines pour obtenir les meilleurs rendements?

Dans un rapport publié mardi, les analystes d’Investissements Russell manifestent une préférence pour les actions canadiennes, malgré une position neutre à leur égard. Ils soulignent notamment le niveau de valorisation élevé des actions américaines pour justifier leur sous-pondération au cours des prochains mois.

En fait, la plupart des marchés boursiers des pays développés devraient faire mieux que les États-Unis, jugent les analystes. La valeur des actions du Japon et de l’Europe sont raisonnables, et la valeur offerte par les actions des marchés émergents demeure intéressante. La catégorie d’actif bénéficie notamment de la pause de la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la relance économique en Chine et du potentiel de dégel des tensions commerciales.

Dans l’ensemble, Russell estime toutefois que les perspectives pour les marchés des actions sont limitées, et ce, partout dans le monde.

ATTENTES PLUS MODÉRÉES AU PAYS

En ce qui concerne plus spécifiquement le Canada, le rapport note qu’une pause dans la reprise des marchés boursiers constituerait un développement sain, alors que la firme modère ses perspectives de croissance au pays cette année. Russell prévoit une croissance du PIB de l’ordre de 1,0 à 1,5 % en 2019.

« Le ralentissement de l’économie canadienne au cours du deuxième semestre de 2018 et du premier trimestre de 2019 est frappant, souligne Shailesh Kshatriya, directeur des stratégies de placement à Investissements Russell Canada. Bien qu’une grave récession ne soit pas notre scénario central pour le Canada, le faible début de 2019 nous amène à dégrader nos perspectives de croissance. »

Plus tôt cette semaine, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a dit s’attendre à un passage à vide de l’économie canadienne. Cette situation sera toutefois temporaire, croit-il.

Aux États-Unis, la pause de la Fed en matière de resserrement de sa politique monétaire a contribué à la hausse des marchés au premier trimestre, mais la croissance des salaires, qui pèse sur les bénéfices des entreprises, finira aussi par se répercuter sur l’inflation et ramènera la Fed à l’action.

À court terme, la société de placement considère que le risque de récession aux États-Unis est « très faible », mais qu’il augmentera en 2020.

ET POUR LE REVENU FIXE?

Les analystes de Russell estiment que les bons du Trésor américain offrent une valeur « raisonnable », les modèles offrant un rendement de juste valeur de 2,7 % pour l’obligation à 10 ans. En revanche, les obligations allemandes, japonaises et britanniques sont « très chères », et leurs rendements bien inférieurs à leur juste valeur.

De manière général, le cycle conjoncturel désavantage tous les marchés obligataires alors que les pressions inflationnistes s’accentuent. Les obligations à haut rendement, très chères, sont à éviter tout particulièrement en fin de cycle, tandis que la croissance des profits ralentit et que les risques de défaillance sont en hausse.

Envie d’investir dans les devises? Les stratèges d’Investissements Russell accordent leur préférence au yen japonais, « considérablement sous-évalué ».

La rédaction