Battre le marché sans se casser la tête

Par La rédaction | 7 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : kasto / 123RF

Tout investisseur rêve d’avoir une performance supérieure à celle du marché, mais cela semble parfois relever de l’impossible. Et si c’était plus facile qu’on le pense?

Une récente étude du Pomona College soutient que pour battre le marché, il suffit peut-être simplement de choisir des titres dont le symbole boursier est original, évocateur et surtout facile à retenir, comme PZZA (Papa John’s), KOOL (Thermogenesis Corp.), WIFI (Boingo Wireless) ou SALE (RetailMeNot), rapporte le média belge L’Écho. Bref, des symboles que l’on peut facilement prononcer ou qui nous renseignent rapidement sur le produit ou service de la compagnie émettrice. Cette étude confirme des résultats similaires obtenus dans une autre recherche publiée il y a dix ans par la même institution.

Les chercheurs ont examiné les rendements dégagés entre 2006 et 2018. Un panier composé de 22 titres affichant ce type de symboles boursiers a généré un rendement annuel moyen de 13,22 %, contre 4,9 % pour l’indice CRSP Total Market, qui regroupe près de 4 000 entreprises. Et ce n’est pas une anomalie causée par une performance fumante de quelques titres. Pas moins de 19 des 22 titres choisis ont battu le marché.

UN MARCHÉ PAS TOUJOURS RATIONNEL 

Mais comment est-ce possible? Les chercheurs avancent que les symboles plus faciles à mémoriser aident les investisseurs à se remémorer d’autres informations importantes sur ces sociétés, ce qui donne plus d’élan à l’achat de ces titres. 

Il est généralement admis que pour bien performer sur les marchés, il faut bien comprendre ce que l’on achète. Des investisseurs mettent un temps fou à décrypter les résultats financiers d’une société cotée en Bourse, ses ratios de valorisation et les jugements des analystes spécialisés. Mais ça, c’est une approche qui suppose que l’on a affaire à un marché rationnel.

« Sur un marché efficace avec des investisseurs rationnels, les cours des actions devraient être basés sur les flux de trésorerie anticipés et ne devraient pas dépendre de quelque chose d’aussi superficiel que des symboles boursiers, admettent les auteurs de cette étude. Cependant, les décisions humaines reposent souvent sur des ‘données bruyantes’ (noisy data) et des jugements erronés. »

QUESTION DE PERCEPTION

Les chercheurs ajoutent que si un symbole est amusant ou facile à prononcer, il y a plus de chance qu’il évoque un sens de créativité et qu’il soit perçu positivement par les investisseurs. « Ce sentiment positif, bien qu’absolument pas relié au succès ou aux critères financiers pertinents de la compagnie, peut alors être associé implicitement au titre lorsque l’investisseur y pense », poursuivent-ils.

Pour l’investisseur qui aurait envie d’essayer cette méthode, nul besoin de se risquer à acheter des titres de compagnies inconnues, mais au symbole évocateur. Plusieurs des entreprises les plus connues au monde, comme Facebook (FB), Amazon (AMZN) ou Uber (UBER), montrent bien que le choix de ce type de symbole est assez vaste.

La rédaction