Ça brasse du côté des REEE collectifs

Par La rédaction | 25 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Andrius Gruzdaitis / 123RF

Le 5 octobre prochain, les clients qui ont contracté des REEE collectifs auprès d’Universitas devront se prononcer sur des changements proposés pour rendre ces programmes plus souples. Des changements qui feront des gagnants et… des perdants.

Présentement, les REEE collectifs Universitas prévoient trois tranches de paiement d’aide aux études (PAE). Le bénéficiaire doit satisfaire à des critères de réussite à chaque étape. Pour l’un d’eux – le Plan Universitas – il doit en plus entamer des études universitaires, rappellent Les Affaires. Ainsi, le bénéficiaire qui opte pour la filière professionnelle ou qui complète un programme collégial général mais abandonne à sa première session universitaire ne touchera pas tous les PAE.

AMPUTER LE RENDEMENT

Si bien sûr le capital versé par les parents dans le programmes leur appartient toujours, le rendement obtenu sur ces contributions, mais qui n’est pas versé à leur enfant sous forme de PAE, est réparti entre les autres bénéficiaires, lesquels reçoivent ainsi plus d’argent que prévu. C’est ce qu’on appelle l’attrition et elle est présentée depuis longtemps comme l’avantage distinctif du régime collectif par rapport à un REEE individuel.

Or, voici qu’Universitas veut changer cela. Le 5 octobre, les clients devront se prononcer pour ou contre la proposition de réduire les exigences de versement des PAE des REEE collectifs REEEflex et Plan Universitas. Comme pour un REEE individuel, les enfants toucheraient alors leurs trois PAE d’un coup, sans avoir à terminer leurs études ni même à réussir une seule session. Cela répondrait, selon Universitas, à une demande de souplesse accrue de la part des clients.

DES MILLIERS DE DOLLARS EN JEU

Mais il y a un hic : si le premier niveau d’attrition (correspondant aux souscripteurs dont les enfants ne se rendent pas au post-secondaire) perdurera, les autres sommes liées à l’attrition disparaîtront. Certains parents qui investissent depuis des années et considéraient cette attrition comme une partie de leur rendement attendu recevront donc moins d’argent, parfois plusieurs milliers de dollars en moins, que ce qu’ils prévoyaient.

La Presse donne l’exemple d’une contributrice, Annie Pelletier, qui a investi 200 $ par mois au REEE de chacun de ses deux enfants. Elle avait estimé qu’ils recevraient entre 21 000 et 24 000 $ chacun, au rythme de 7 000 à 8 000 $ par année. Mais voilà qu’ils devraient se contenter de 10 000 $ de moins. Mme Pelletier s’insurge contre la proposition d’Universitas et compte bien soumettre la question à l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette dernière suit d’ailleurs la situation de près, a-t-elle assuré au journaliste de La Presse.

Universitas affirme que 80 % des clients souscrivant à un plan Universitas ou REEEflex verront leur situation s’améliorer ou demeurer inchangée, alors qu’un autre 20 % verront leur expectative de rendement diminuer, dont 2 % lourdement.

En ce moment, 70 % des enfants du plan REEEflex touchent les trois PAE, comme la moitié de ceux du plan Universitas, rapporte Les Affaires. Cela influera directement sur le résultat du vote, puisque l’on peut penser que la plupart des gens voteront en fonction de leur intérêt individuel. La bataille risque donc d’être émotive et les perdants pourraient ne pas en rester là.

La rédaction